OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Et si c’était la faim de l’Open Data http://owni.fr/2012/11/06/et-si-cetait-la-faim-de-l-open-data/ http://owni.fr/2012/11/06/et-si-cetait-la-faim-de-l-open-data/#comments Tue, 06 Nov 2012 16:24:35 +0000 libertic http://owni.fr/?p=125241

Nous assistons depuis quelques semaines à la fleuraison de nombreux articles venant orner avec anticipation la tombe de l’Open Data français. Entre le retour de la question de la tarification des données, la fermeture de services basés sur des informations santé, et le remaniement d’Etalab, les pythies prédisent déjà la fin de l’aventure Open Data.

Certaines questions n’ont pourtant pas lieu d’être tandis que d’autres signes, parfois passés inaperçus, semblent plus préoccupants pour l’avenir. Puisqu’il semble d’actualité en période d’Halloween de jouer à se faire peur, si on développait de vrais arguments de préoccupations après avoir fait tomber les faux ?

L’horreur de la gratuité

Le 17 octobre dernier, un article des Echos paraissait sous le titre : L’État pourrait renoncer à la gratuité des données publiques. Olivier Schrameck, membre de la commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique s’y interrogeait sur la pertinence de proposer gratuitement des données publiques en temps de crise. Cet article largement cité a inauguré la saison d’écrits mortifères sur la future tarification des données, le conditionnel étant devenu affirmation par la force des reprises médiatiques.

Vol noir de corbeaux sur l’Open Data français

Vol noir de corbeaux sur l’Open Data français

Regards citoyens, association pionnière sur l'Open Data en France, réagit pour Owni aux deux articles très ...

La publication par Owni le jour même de l’écriture de ce billet nous épargne un fastidieux travail d’analyse des théories de développement des rumeurs avec les étapes de réduction et accentuation des propos. Owni pointe ainsi qu’Olivier Schrameck a soutenu en public la gratuité des données, ce qui laisse supposer la retranscription d’une phrase sortie de son contexte dans l’article à la base du florilège médiatique. Le gouvernement a par ailleurs répondu le 31 octobre par un communiqué affirmant le maintien du programme d’ouverture de données gratuites.

La question de la tarification des données ouvertes ne semble donc pas se poser, ce qui aurait pu être une bonne nouvelle si seulement ce débat n’avait déjà été tranché en 2011 par la circulaire du 26 mai instaurant le principe de gratuité par défaut des données publiques.

Pour irriguer le moulin des controverses, nous pouvons néanmoins ajouter qu’il n’y a toujours pas eu de positionnement du gouvernement sur la question de l’extension de la gratuité des données à celles encore facturées sans justification évidente. La stratégie Open Data française devrait être dévoilée en fin d’année.

Etalab, soluble dans la modernisation de l’action publique

Cette semaine a également été marquée par le départ de Séverin Naudet, jusque-là directeur de la mission Etalab en charge de l’ouverture des données interministérielles et de la plateforme nationale data.gouv.fr. Départ accompagné de l’abrogation de la mission Etalab par le Décret 2012-1198 du 30 octobre 2012 portant création du secrétariat général pour la modernisation de l’action publique.

Certains ont voulu y voir la fin de la mission Open Data du gouvernement. Celui-ci a pourtant indiqué maintenir le programme d’ouverture des données en plaçant l’Open Data sous la tutelle du nouveau service de modernisation de l’action publique. Nous avons déjà expliqué que nous souhaitions ce changement, sur notre blog ici et . Ce remaniement était attendu et semble parfaitement opportun car pour envisager un développement ambitieux de l’Open Data en France :

• Il est nécessaire de développer l’harmonisation des pratiques et standards de données par la collaboration ;
• Il est donc nécessaire d’avoir une mission nationale enfin fédératrice ;
• Il est nécessaire d’organiser les espaces d’échanges et de mutualisations pour le développement des initiatives ;
• Il est donc nécessaire que la mission ne s’attache plus uniquement à sa propre ouverture mais également à une stratégie de développement national ;
• Il est nécessaire de sortir les démarches d’ouverture d’une seule logique de publication de données en ligne ;
• Il était donc nécessaire d’intégrer l’Open Data au sein d’une stratégie globale de modernisation de l’action publique en lien avec les systèmes d’information et de la communication.
Pourquoi l’avenir sera open(data)

Pourquoi l’avenir sera open(data)

A partir de quand les données publiques le sont-elles vraiment ? LiberTIC présente le panorama des villes en pointes sur ...

En rattachant l’Open Data, jusque-là élément expérimental isolé, à la direction interministérielle pour la modernisation de l’action publique, la France se donne les moyens de développer une stratégie globale, transversale et cohérente afin d’assurer la diffusion des pratiques.

L’objet du nouveau secrétariat général n’est pas sans rappeler les objectifs de la gouvernance ouverte avec ses notions d’évaluation et modernisation de l’action publique, ce qui procure l’avantage de proposer enfin une stratégie au-delà de la seule publication de données. Nous avions d’ailleurs appelé à ce repositionnement il y a presque un an.

Et malgré cet acte nécessaire à la pérennité de l’Open Data, des dérives politiques ont favorisé le relais de la fausse information sur la fin de l’Open Data en France, provoquant le déchaînement des réseaux. L’UMP publiait ainsi que “le gouvernement décide de diluer la politique de transparence et d’ouverture des données publiques (Open Data) engagée par Nicolas Sarkozy et François Fillon” invitant à considérer la fin de l’Open Data pour une actualité qui pourrait au contraire en marquer le début.

Les critiques récemment relayées semblent donc injustifiées et occultent les vraies questions. Il serait peu ambitieux de focaliser les débats sur la gratuité ou le statut d’Etalab et de s’estimer bienheureux d’en voir la continuité assurée. Aujourd’hui les attentes sont passées à un stade supérieur et parmi tous les enjeux (en terme de qualité, quantité, dispositifs autour des données, etc)… nous pouvons évoquer plus assurément un questionnement sur une volonté politique de l’extension des données ouvertes.

Le risque de tartufferie

Si ces derniers remaniements semblent de bon augure pour la pérennité des démarches, il serait encore prématuré d’y associer l’existence d’une réelle ambition pour faire de l’Open Data un levier de changement. Pour preuve, les conflits liés aux données fermées se multiplient et l’absence de soutien politique pour l’extension de l’ouverture à des données d’intérêt général, ou permettant réellement de rendre compte de l’action publique risque de confiner le mouvement français à une logique de publication de données gadgets.

Un premier sujet de déception porte sur la position du ministère de la Culture qui s’est récemment déclaré “favorable à l’ouverture des données culturelles dans un cadre d’exception“. Entendez : oui à l’Open Data, mais sans toucher au cadre juridique actuel qui confère aux données culturelles le pouvoir de se soustraire à l’obligation d’ouverture.

Dans cette réponse publique à l’Assemblée Nationale, le ministère de la Culture et de la Communication rappelle qu’il participe très activement aux négociations européennes sur la révision de la directive portant sur la réutilisation des informations publiques. Il s’y est même montré favorable à l’élargissement du champ de la réutilisation des données aux musées, archives et bibliothèques, “dans la mesure où un régime spécifique leur serait appliqué”. Ce qui, une fois traduit en Open Data, revient à confirmer un lobbying français en faveur de l’exclusion des données culturelles du champ du droit d’accès à l’information publique en Europe.

Dans le domaine de la culture, le nouveau gouvernement semble donc être aussi peu disposé que l’ancien à faire preuve de volontarisme.

Une police bien gardée

Courir après les policiers municipaux

Courir après les policiers municipaux

La transparence et l'ouverture des données (Open Data) sont des priorités pour nos administrations. À priori. Nous ...

Une autre source de questionnement quant à une volonté politique réelle sur l’extension de l’ouverture de données : une cartographie d’Owni qui identifie les préfectures ayant accepté de fournir aux journalistes l’effectif des polices municipales locales. Si la carte semble s’être enrichie depuis la parution de l’article, on y constate que de nombreuses préfectures refusent encore de fournir leurs informations publiques.

Les villes et régions engagées dans des procédures d’ouverture de données n’ont pas de préfectures plus collaboratives que les autres. La Préfecture de Paris, qui a le mérite d’être la seule engagée dans une démarche Open Data, se cantonne malheureusement à publier la localisation des fourrières et commissariats et n’aurait, selon la carte, pas transmis les informations sollicitées par Owni.

Même constat de rétention pour la Préfecture de Loire-Atlantique dont tous les niveaux de collectivités sont pourtant engagés dans l’ouverture de données avec un portage politique.

Tartufferie Open Data : posture de communication sur la transparence tout en faisant entrave au droit d’accès à l’information publique. Cette définition est probablement applicable à toutes les administrations engagées dans l’Open Data. Il va manquer quelques actes aux paroles pour convaincre d’un changement d’orientation.

L’accès aux soins pour les plus démunis d’information

D’autres domaines semblent également confirmer un manque de volonté politique sur l’Open Data. À quelques semaines d’intervalle, deux services se sont vus interdire l’usage d’informations liées à la santé. S’il s’agit parfois d’informations pouvant sortir du cadre du droit à la réutilisation, ces deux événements interpellent néanmoins sur la nécessité d’un questionnement des pratiques de services publics qui ne sont, de toute évidence, pas à l’avantage des usagers.

Fourmisanté, lauréate du concours Open Data national Dataconnexions, réutilisait des informations publiques disponibles sur le site Ameli, géré par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Salariés (Cnams). Le projet : développer un service permettant aux internautes de comparer les tarifs de consultation des médecins généralistes et des spécialistes sur une localité. Objectif : favoriser la diffusion d’information sur le coût de la santé afin de permettre à chacun de faire de meilleurs choix et des économies.

Le site a dû fermer son comparateur de tarifs médicaux après une mise en demeure de la Cnams.

Un cas similaire de demande d’accès à ces informations avait déjà été traité par la Cada qui confirme la nature publique des informations sollicitées, tout en précisant que la liste des médecins comporte des informations à caractère personnel qui ne sauraient entrer dans le cadre d’une communication sans anonymisation malgré le fait que l’information soit effectivement disponible en ligne.

Pour rappel, il est possible de réutiliser des données à caractère personnel (tels que le nom et numéro de téléphone d’un médecin ou autres professions libérales) s’il y a eu consentement de diffusion. Il serait possible de transposer ce droit aux usages externes mais ce n’est pas l’objectif de la Cnams qui s’offusque selon Rue89 que les données présentes sur le site Ameli-Direct, “résultat d’investissement financier, matériel et humain substantiels” (ceux des services de l’État, donc), soient utilisées par fourmisante.com

Les commentaires des internautes sur l’article en disent d’ailleurs long sur le chemin culturel qu’il reste à parcourir pour rendre présentable la notion de réutilisation d’informations publiques en France, pourtant créatrice d’emplois notamment sur le projet Fourmisanté. La médiatisation de l’affaire a finalement poussé Marisol Touraine, Ministre de la Santé, à s’exprimer sur le sujet en ces termes selon Politis : “Il revient aux pouvoirs publics de rassembler ces informations sur les hôpitaux, pour les rendre plus accessibles et plus transparentes”.

“Aux pouvoir publics.”

Entreprises-créatrices d’emploi, certes mais entreprises avant tout : non gratae. Ce qui remet en question l’argument avancé de développement de l’innovation sur des données publiques lorsque de toute évidence cela reste perçu comme un dommage collatéral. Pourtant à travers la charte de déontologie signée par les ministres, chacun d’entre-eux s’engageait à développer transparence mais également mise à disposition des données. Tant que les intentions ne seront pas suivies par des actes, tous les doutes restent permis sur l’existence d’une réelle volonté politique.

Ce différend est rendu public le jour même où démarrent des négociations entre l’assurance maladie, les syndicats de médecins libéraux et les mutuelles complémentaires santé, pour tenter d’encadrer les dépassements d’honoraires médicaux. On estime entre 300 et 400 le nombre de médecins qui pratiquent des honoraires “hors normes” soit jusqu’à dix fois le tarif sécu. Et plusieurs milliers de médecins ont des dépassements qui posent des problèmes concrets pour l’accès aux soins. Reste, dans cette jungle tarifaire, à comprendre pourquoi la Sécurité sociale ne fait pas tout pour faciliter l’accès des assurés à une comparaison des montants des honoraires. (Source)

Il semble que l’usage de données d’utilité publique comme moyen de pression et de négociation par certains corporatismes se fasse aujourd’hui avec le consentement des pouvoirs publics et au détriment des citoyens et usagers. Le constat est applicable à d’autres acteurs de la santé. Lire à ce sujet le pamphlet de la directrice de Fourmisanté qui dénonce un scandale français sur l’accès à l’information santé, devenu marronnier des médias par manque d’action politique.

Feu Dentistedegarde.net était un service santé basé sur des informations publiques devenues inaccessibles. Le service disponible pour la Loire-Atlantique proposait d’accéder aux coordonnées du dentiste de garde le plus proche en cas d’urgence. Il intégrait également les données ouvertes de Nantes Métropole pour offrir aux Nantais un calculateur d’itinéraire intégré. Le CHU de Nantes renvoyait vers ce service depuis son site internet et dentistedegarde.net a reçu plus de 18 000 visites en moins d’un an. Selon les développeurs, des dentistes allaient jusqu’à mettre à jour leurs coordonnées via le site, conduisant à l’enrichissement de la base.

Un partenariat entre l’ordre des chirurgiens-dentistes de Loire-Atlantique et les développeurs permettait à ces derniers d’obtenir les informations sur les gardes en amont de la mise en place (pour adapter leur service) et en échange ils enrichissaient la base fournie avec la liste des numéros de téléphones de dentistes qui n’étaient pas renseignés initialement. Chacun y trouvait donc son compte.

En octobre dernier, l’ordre de Loire-Atlantique a indiqué aux développeurs qu’ils devaient cesser de fournir la liste des gardes pour la fin d’année 2012. Dans un article de 20minutes, il est en effet rappelé que le remaniement dans la diffusion des gardes a été demandé au niveau national et par le ministère de la Santé afin d’organiser une redirection générale vers le Samu pour qu’il procède à l’orientation des patients auprès des praticiens ou hôpitaux selon les besoins.

Face à ce constat, les développeurs n’ont pas jugé utile de renouveler les domaines et hébergements du site qui devaient être reconduits en octobre. Le service n’est donc plus disponible en ligne.

Paradoxalement, Jérôme Mousseau, Président de l’ordre départemental, explique dans une interview sur Radio SUN que cette volonté de remaniement dans le traitement des informations répond à un manque d’informations sur le service de garde. “Beaucoup de gens ne savent pas qu’il y a un service de garde tous les dimanches matins et tous les matins des jours fériés”. On ne comprend pas bien comment supprimer l’information en ligne et la cantonner au 15 permettra au public de mieux prendre connaissance de l’existence de ces services.

Autre bémol à la stratégie : tout le monde n’appelle pas le 15 avant de se déplacer. Les infirmières du CHU de Nantes affirment que des patients qui auraient dû être orientés vers des praticiens finissent par engorger les urgences. Le système 15 focalise finalement l’effort sur le SAMU inondé d’appels de simple informations sur la localisation des gardes et sur les services hospitaliers tenus de gérer les cas des praticiens.

En 2009, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, disait vouloir mettre 10 millions d’euros sur la création d’une plate-forme internet et téléphonique visant à désengorger les centres 15. L’objectif du projet, qui n’a finalement pas été mis en œuvre, était de faciliter l’accès à l’information par un dispositif spécifique plutôt que de faciliter sa dissémination à moindre coût. La mode était et semble rester à une gestion centralisée et à l’information téléphonique.

Mathieu Le Gac-Olanié, créateur de dentistedegarde.net regrette :

La suppression de notre service va vers une plus grande concentration des appels vers le 15 ou un passage direct aux services hospitaliers sans orientation. Notre service gratuit et accessible à tous proposait pourtant d’offrir une première information en répondant aux questions telles que le numéro des gardes. Il était facilement possible de rajouter une mention invitant à appeler le 15 avant tout déplacement.

Dans l’interview sur Radio SUN, l’ordre des chirurgiens-dentistes justifie le contrôle de la diffusion de l’information par une question de sécurité des praticiens dans un domaine “très féminisé”. Cela semble paradoxal avec la volonté de promouvoir l’existence des gardes d’urgence auprès du grand public mais nous pourrions entendre l’argument sécuritaire s’il ne perdait de la crédibilité au constat que les services publics eux-mêmes ont parfois des difficultés à accéder à l’information des gardes (des dentistes comme des pharmaciens). Il y a donc un réel problème de diffusion et accès des informations aux services d’urgence, au détriment même des services publics et des usagers.

Son : Radio SUN (93.0 FM)

La mise à disposition d’informations en ligne reste une solution négligée et synonyme de perte d’un contrôle toujours plus illusoire lorsque l’on pourrait au contraire explorer les pistes des nouvelles pratiques numériques pour tenter de résoudre des problèmes d’utilité publique.

Serons-nous tartuffés ?

L’Open Data payant s’ouvre à la gratuité des débats

L’Open Data payant s’ouvre à la gratuité des débats

Monétiser les données publiques : le débat a ressurgi après l'annonce la semaine d'une réflexion menée dans ce sens. Un ...

S’il est encore trop tôt pour discuter de la stratégie Open Data du gouvernement, qui semble cependant se donner les moyens de pérenniser les actions, les quelques éléments de réponse et non-réponse des nouveaux dirigeants politiques sur les conflits d’accessibilité aux données pouvant provoquer débat ou interprétation semblent refléter une position résolument conservatrice. Il serait donc légitime de se demander si nous allons continuer d’assister à de l’Open Data gadget qui ne libère que les informations accessibles par ailleurs.

Toutes les données ne sont pas bonnes à ouvrir largement mais pour celles considérées publiques, la loi garantit devrait garantir qu’elles soient accessibles à tous. Pour certaines données essentielles parfois hors-cadre du droit d’accès à l’information, une réflexion s’impose sur leur requalification. Des données dans le domaine de la santé, de la sécurité, de la culture et des finances sont notamment concernées. Des données des administrations mais également d’entreprises, associations et autres organismes qui détiennent aujourd’hui des informations d’utilité publique. Cela implique l’affirmation politique d’une volonté d’extension de l’ouverture.

Dans un contexte de forte pression fiscale et d’efforts demandés aux Français, il paraît d’autant plus essentiel d’assurer la transparence de l’action publique et de garantir une action de qualité orientée vers l’usager. Une réflexion est donc indispensable pour définir le cadre de l’extension de l’ouverture et le délimiter.

Si l’Open Data ne devait libérer que des données consensuelles, sans remettre en question certaines pratiques, nous passerions à côté des objectifs et opportunités de ce projet social. Or cela requiert du volontarisme politique qui fait encore cruellement défaut.


Photos sous licences Creative Commons par Pulpolux, JFPhoto, Sharon Drummond et Kicki
Billet initialement publié sur LiberTIC en Creative Commons et reproduit avec l’aimable autorisation de son auteur.

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Les vrais Net-goinfres, ce sont les FAI http://owni.fr/2011/08/22/les-vrais-net-goinfres-ce-sont-les-fai/ http://owni.fr/2011/08/22/les-vrais-net-goinfres-ce-sont-les-fai/#comments Mon, 22 Aug 2011 16:39:05 +0000 Henri de Bodinat http://owni.fr/?p=76636

Monsieur Lévy [Jean-Bernard Lévy, ndlr], le patron de Vivendi (SFR), celui de Deutsche Telekom, et celui d’Alcatel ont récemment planché devant la Commission européenne, et ont récemment publié dans Le Monde une tribune libre, expliquant onctueusement que pour le bien de tous, pour permettre de financer les investissements épouvantablement lourds en fibre optique, et pour permettre un accès sans problème aux sites Internet consommateurs de bande passante, comme YouTube, il fallait… faire payer les opérateurs de ces sites Internet…

Derrière ces grands démonstrations quasi-humanitaires, il n’y a qu’une idée, très simple : essayons de gagner encore plus, en utilisant notre position de monopole pour faire payer non seulement le client final de notre service d’accès Internet, mais aussi les grands sites Internet eux-mêmes. Derrière le rideau du bien commun, la cupidité pure. Quand Neelie Kroes demande à ces dirigeants leur position sur l’Internet du futur, c’est un peu comme demander au renard comment gérer le poulailler…

L’idée de faire payer le transport de données Internet aux sites eux-mêmes est un serpent de mer qui revient périodiquement dans le discours des opérateurs de réseaux télécoms, toujours à l’affut de leviers leur permettant de gonfler leurs profits déjà considérables et parfois injustifiés.

Faire payer ceux qui leur ont permis de réaliser des profits importants

Cette proposition est à la fois indécente et destructrice de valeur.

Elle est indécente car les grands opérateurs télécoms, qui sont essentiellement des opérateurs de réseaux fixes ou mobiles, obtiennent déjà une rentabilité très élevée en facturant le service d’accès Internet aux client final, ménage ou entreprise. Le paiement de l’accès Internet, de 30 à 100 euros par mois voire plus pour les entreprises, a même sauvé les opérateurs de réseaux fixes de la chute brutale de leurs revenus quand les appels sur mobile ont cannibalisé les appels sur le fixe. Cette chute de la voix sur le fixe a été plus que compensée par l’utilisation du fil de cuivre ou de la fibre pour transporter non pas des conversations mais des données. Internet et ses contenus ont sauvé les opérateurs de réseaux fixes et sont aujourd’hui en train, avec les smartphones, de booster les revenus des réseaux mobiles, grâce à l’Internet mobile.

Pourquoi un ménage ou une entreprise s’abonnent-ils à l’accès Internet de Deutsche Telekom, de SFR ou de Comcast ? Tout simplement pour avoir accès aux contenus ou aux services qui leur sont apportés gratuitement par les grands fournisseurs de contenu Internet, de Google à Facebook. SFR ou Comcast veulent aujourd’hui faire payer les entreprises Internet qui leur ont permis de réaliser des profits importants en facturant au client final l’accès à ces sites. Mais sans Google, Amazone, YouTube ou Facebook, qui s’abonnerait à Free ou à SFR ?

C’est un peu comme si Canal +, qui fait aussi partie du groupe Vivendi, demandait aux producteurs américains de films et de séries, qui représentent l’essentiel de son offre de fiction, ou à la Ligue française de football, de payer pour être transporté par satellite ou câble jusqu’au consommateur final. J’aimerais voir la tête du patron de Paramount quand Monsieur Lévy lui expliquera pourquoi il doit payer pour monter sur Canal Sat, au lieu d’être payé pour son contenu exclusif.

Si quelqu’un devait payer quelqu’un d’autre, il serait d’ailleurs plus logique que SFR ou Comcast partagent avec YouTube ou Facebook les revenus considérables d’accès Internet payants, qui n’existeraient pas sans ces grands sites, comme Canal + paie les producteurs de contenus permettant de recruter des abonnés payants.

Un nouveau clou dans le cercueil de nos économies

Cette position surréaliste des rentiers des réseaux cherchant à tout prix à augmenter leur rente de monopole est par ailleurs destructrice de valeur. L’Internet s’est développé très rapidement car il a été essentiellement un modèle gratuit. On ne paie pas pour utiliser Google, YouTube ou Facebook, et Google, Facebook et YouTube ne paient pas pour être amenés jusqu’au client final. C’est ce qu’on appelle la « neutralité du Net » qui a permis son éclosion et son développement. La floraison des sites Internet, cette économie vibrante et entrepreneuriale, est aujourd’hui l’un des principaux ressorts de croissance et de qualité de vie dans les économies occidentales délabrées par la mondialisation. Faire payer les sites pour la bande passante freinerait cet essor créatif et bénéfique pour tous, qui permet l’accès facile et riche à l’information, aux services ou même aux produits grâce au e-commerce.

C’est comme si une bande de rentiers riches et peu créateurs de valeur proposaient de faire les poches à un groupe de jeunes entrepreneurs. Transférer des ressources de l’entrepreneuriat du Net aux rentiers des réseaux reviendrait à transformer l’investissement dans de nouvelles entreprises en dividendes pour des actionnaires passifs et serait une colossale erreur qui handicaperait durablement les économies occidentales. Nous avons déjà observé un transfert massif de ressources de l’économie productive vers l’économie financière, qui a plombé les économies occidentales pour permettre de gaver les banquiers de bonus. Un péage permettant aux opérateurs de réseaux de faire payer les producteurs de contenus Internet, en risquant de casser l’essor d’Internet, serait un nouveau clou dans le cercueil de nos économies, dont le seul intérêt serait de gonfler les dividendes et les bonus d’oligopoles déjà riches.

Et l’argument du financement des réseaux de fibre est creux. Un opérateur de réseaux a pour rôle de… financer des réseaux. Et si la fibre optique ou la 4G ne sont pas rentables, eh bien restez à la 3G et au fil de cuivre, messieurs les opérateurs. Dans la réalité, la fibre va permettre une augmentation considérable de la bande passante, donc du trafic, et des facturations différenciées du client final en fonction de son utilisation. La fibre va permettre d’augmenter l’ARPU (Average Revenue Per User) de l’accès Internet, ARPU qui est le Graal des opérateurs de réseaux. Le financement de la fibre, rentabilisé par cette augmentation de l’ARPU, et largement aidé par les États, n’est ainsi qu’un prétexte transparent pour tenter d’instituer un péage illégitime sur les contenus.

Que la cupidité puisse ainsi de façon quasi institutionnelle menacer un secteur économique entier et s’opposer aussi frontalement à l’intérêt général en dit long sur la dérive du capitalisme actuel, et contribue peut-être à expliquer pourquoi nous sommes entrés en crise durable. Pour aggraver cette crise, rien de plus facile : faisons droit aux demandes des opérateurs télécoms en instituant un péage sur les fournisseurs de contenus Internet, et étouffons ainsi lentement Internet…

Billet initialement publié sur Stratégies, un blog de Challenges sous le titre « Association de malfaiteurs »

Image CC Flickr PaternitéPas d'utilisation commercialeCaptPiper

Les autres articles de notre dossier :
Internet illimité : les opérateurs s’agitent
Internet illimité : les opérateurs s’agitent
Image de Une Loguy pour OWNI, téléchargez-la :)

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Michel Riguidel, “Bogdanoff” des réseaux http://owni.fr/2011/03/29/michel-riguidel-bogdanoff-des-reseaux/ http://owni.fr/2011/03/29/michel-riguidel-bogdanoff-des-reseaux/#comments Tue, 29 Mar 2011 13:34:56 +0000 Stéphane Bortzmeyer http://owni.fr/?p=53885 Je m’étais dit que je n’allais pas me livrer aux attaques personnelles contre Michel Riguidel, malgré les innombrables inepties dont il inonde régulièrement les médias à propos de l’Internet. Néanmoins, comme il continue, et semble disposer de bons relais médiatiques (il vient d’obtenir un article dans Le Monde et, apparemment, un certain nombre de personnes croient qu’il est expert en réseaux informatiques), j’ai décidé qu’il était temps de dire clairement que Riguidel est à l’Internet ce que les frères Bogdanoff sont à l’astrophysique.

Extraits de l'article de Michel Riguidel sur lemonde.fr

“Gloubli-boulga pseudo-philosophique”

Il y a longtemps que Michel Riguidel est… disons, “dans une autre sphère”. Rappelons-nous son immortel appel à la lutte contre les “photons malveillants” dans le journal du CNRS, sa mobilisation contre les “calculs illicites” et son show au forum Atena.

Sur les questions scientifico-techniques, les médias de référence ne remettent jamais en cause leur carnet d’adresses: il suffit d’avoir travaillé sur un domaine il y a de nombreuses années, et on est un expert à vie, même dans les domaines assez éloignés (cf. Claude Allègre parlant du réchauffement climatique); le tout pouvant être aidé par des titres ronflants comme “professeur émérite” (titre purement honorifique qui ne signifie rien et semble s’obtenir assez facilement). Riguidel a donc obtenu pas mal de place dans Le Monde, pour nous expliquer que les Mayas avaient mal déterminé la fin du monde, celle-ci surviendra, non pas en 2012 mais en 2015, suite à une “imprégnation de la réalité physique et humaine par l’informatique” (la fusion des robots et des humains, si j’ai bien compris son gloubli-boulga pseudo-philosophique).

Certaines personnes de bonne foi m’ont demandé si je pouvais répondre techniquement et concrètement à ses articles. Mais non, je ne peux pas ! On peut argumenter contre un point de vue opposé; on ne peut pas répondre à des textes qui ne sont “même pas faux”, dont il n’est tout simplement pas possible de voir quels sont les éléments concrets, susceptibles d’analyse scientifique.

Prenons l’exemple de son long texte contre la neutralité du réseau. (Malheureusement, il ne semble plus en ligne. Florian Lherbette a fouillé et a trouvé une copie dans le cache de Yahoo que je mets en ligne sans autorisation et sans authentification. Je demande donc à mes lecteurs de me faire confiance pour les citations ci-dessous. Remarquez, en les lisant, on comprend que Riguidel n’ait pas republié ce texte ailleurs.) On ne peut pas le corriger techniquement, il ne contient que des envolées et du charabia (qui peut passer pour de la technique auprès d’un journaliste de Sciences et Vie). Tout son article mérite un prix global, ainsi que des prix spécialisés.

- Prix des faits massacrés :

Internet a été inventé par quelques fondateurs, et rien n’a réellement changé techniquement depuis 1973.

En 1973, IPv4, TCP, le DNS et BGP n’existaient pas… (Et ils n’avaient aucun équivalent, la couche 3 et 4 n’étaient pas encore séparées, par exemple.)

- Prix de la frime :

En effet, sur un clavier, il est impossible d’obtenir des octaves, des tierces, des quintes pures dans chacune des tonalités et le demi-ton dièse et bémol ne produit qu’un son unique, contrairement aux instruments comme le violon où il est possible de diviser un ton en 9 commas et de distinguer un sol dièse d’un la bémol.

- Prix de la langue française : “Akamai“, que Riguidel écrit “Akamaï”.

- Prix d’Économie, option Capitalisme :

Mieux vaut faire du MPLS de transaction financière entre Boston et Los Angeles que de faire de la Voix sur IP entre Paris et Dakar !

- Prix du gloubi-boulga technologique :

Les success stories (comme Skype) récentes sont souvent des applications qui utilisent une liaison étroite entre l’application et le réseau, avec des protocoles (STUN : RFC 3489 de l’IETF [...]), ouverts mais agressifs dans le but de transpercer les architectures sécurisées.

Alors que Skype, service ultra-fermé, n’utilise pas le protocole standard STUN (qui est d’ailleurs dans le RFC 5389).

- Prix Robert Langdon :

Pour injecter de la sémantique dans les “tuyaux” et sur les flux d’information des réseaux filaires (IP, MPLS) et des réseaux sans fil de diverses technologies (environnement radio 3G, Wi-Fi, WiMAX), on exhibe le volet cognitif par une infrastructure de phares et de balises. On colle un système d’étiquettes sur les appareils de communication (point d’accès Wi-Fi, antennes WiMAX, boîtier ADSL , routeurs IP) et sur les trames Ethernet des flux d’information. Ces étiquettes constituent, par combinaison de symboles, un langage.

- Prix de l’envolée :

C’est cette “épaisseur des signes” de la boîte grise de la communication qui permettrait d’éclairer une nouvelle perspective de la neutralité informatique, en accord avec la science, la technologie et l’économie.

Riguidel ? “Pas un expert mais un souffleur de vent”

J’arrête là. L’article récent du Monde est de la même eau. Mais Riguidel n’est pas qu’un pittoresque illuminé. C’est aussi quelqu’un qui est cité comme expert dans des débats politiques, comme la neutralité du réseau, citée plus haut, ou aurpès de l’HADOPI, dont il est le collaborateur technique (tout en détenant des brevets sur les techniques que promeut la Haute Autorité. Celle-ci, dont l’éthique est limitée, n’y voit pas de conflit d’intérêts).

Si Michel Riguidel n’était qu’un amuseur public, plutôt inoffensif, je ne ferais pas un article sur lui. Mais c’est aussi un promoteur de la répression (“Il est urgent d’inventer des instruments de sécurité, opérés par des instances légales”, dans l’article du Monde, glaçant rappel de la LOPPSI; ou bien “ceux qui n’ont rien à se reprocher n’ont rien à craindre” dans l’article du journal du CNRS), un adversaire de la neutralité du réseau et un zélateur de l’organisation de défense de l’industrie du divertissement.

Pourquoi est-ce que des organisations, certes répressives et vouées à défendre les revenus de Johnny Hallyday et Justin Bieber, mais pas complètement idiotes, comme l’HADOPI, louent-elles les services de Riguidel ? Parce qu’elles sont bêtes et n’ont pas compris qu’il était un imposteur ? Certains geeks voudraient croire cela et pensent que l’HADOPI est tellement crétine qu’elle n’est pas réellement dangereuse. Mais ce serait une illusion. L’HADOPI sait parfaitement que Riguidel n’est pas sérieux. Mais son usage par cette organisation est un message fort : HADOPI a choisi Riguidel pour bien affirmer qu’elle se fiche de la technique, il s’agit juste de prouver qui est le plus fort, au point de n’avoir même pas besoin de faire semblant de s’y connaître. Avoir un imposteur comme consultant technique est une façon de dire clairement aux geeks : “on se fiche pas mal de vos critiques techniques, nous, on a le pouvoir”.

Et pourquoi des journaux “sérieux” comme Le Monde lui laissent-ils tant d’espace ? En partie parce que personne n’ose dire franchement que Riguidel n’est pas un expert mais un souffleur de vent. Et en partie parce qu’il faut bien remplir le journal, que le contenu de qualité est rare, et qu’un histrion toujours volontaire pour pondre de la copie est la providence des journalistes paresseux. (Heureusement, les commentaires des lecteurs, après l’article, sont presque tous de qualité et, correspondent eux à la réputation du journal.)

Sur le thème de l’article du Monde (la catastrophe planétaire par extinction d’Internet), on peut lire des articles plus informés comme le mien ou comme le dossier de l’AFNIC sur la résilience. Sur l’article du Monde, voir aussi l’analyse de PCINpact et celle de Numerama.


Article initialement publié sur le blog de Stéphane Bortzmeyer, sous le titre “Michel Riguidel est un imposteur”.

Illustrations CC Flickr: Jeremiah Ro, dlofink, dsasso

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http://owni.fr/2011/03/29/michel-riguidel-bogdanoff-des-reseaux/feed/ 8
[Tribune] François Fillon: “offrir un nouveau sens à l’humanisme”? http://owni.fr/2010/08/27/tribune-francois-fillon-offrir-un-nouveau-sens-a-l%e2%80%99humanisme/ http://owni.fr/2010/08/27/tribune-francois-fillon-offrir-un-nouveau-sens-a-l%e2%80%99humanisme/#comments Fri, 27 Aug 2010 14:20:51 +0000 François F. http://owni.fr/?p=26357 Alors que se termine un été où les mots “étrangers” et “sécuritaire” ont plus brillé dans l’agenda politique que le soleil dans le ciel estival, ces mots de l’actuel Premier Ministre, François Fillon, sont emplis d’espoirs et sa plume est courageuse.

Si ce n’est que ce texte date de 2004, époque où François F. était Ministre de l’Éducation Nationale et a servi de préface au guide “L’idée Républicaine aujourd’hui”.

Cet ouvrage s’adressait à l’époque “aux enseignants, en particulier aux professeurs d’histoire, de français et de philosophie, aux chefs d’établissement et aux personnels d’éducation” mais les mots du Premier Ministre actuel s’adressent surtout à nos coeurs, n’est-ce pas ?

Assez discuté et que la tribune s’ouvre…

(ps : n’oubliez pas la capture d’écran, qui sait si cette tribune sera pérenne…)

Depuis plus de deux siècles, les Français entretiennent une relation particulière avec la République.

Plus qu’un simple système juridique, la République est pour la France un projet politique et social ordonné autour de fondamentaux que l’on appelle les valeurs républicaines. Ces valeurs portent une dimension morale et universelle et inspirent nombre de peuples qui cherchent, encore aujourd’hui, les instruments de leur liberté.

C’est dire notre devoir de cultiver et de garder toujours à jour notre idéal républicain.

Initié par Luc Ferry, cet ouvrage « L’idée républicaine aujourd’hui » s’inscrit dans une démarche pédagogique. Avec talent et conviction, ses auteurs ont cherché à mettre en perspective nos valeurs communes pour mieux en restituer la pertinence et les faire connaître à tous. Qu’ils en soient remerciés. Leur expérience personnelle et intellectuelle, la diversité de leurs fonctions et de leurs origines, font la force de ce document.

Celui-ci se situe au centre du débat démocratique ; il nous renvoie vers une question essentielle qui se pose à nous : comment concevons-nous notre « vivre ensemble » ?

Cette interrogation est d’autant plus importante que nous vivons une période où se nouent et se décident des choix qui dessineront le visage de notre avenir. Or, le combat pour la République n’est jamais fini. Preuve en est, alors même que nous sortons d’un siècle de fer et de sang, voici que ressurgissent certains des démons qui ont fait le malheur du passé : la violence, l’antisémitisme, le racisme ou encore l’égoïsme identitaire… Autant de phénomènes d’intolérance auxquels nous devons opposer avec conviction la rigueur et la générosité des valeurs républicaines.

La République reste le meilleur atout de notre cohésion nationale. Gage de toutes les déclinaisons des libertés, c’est elle qui crée les conditions de l’égalité des chances indépendamment des caractéristiques sociales, spirituelles et culturelles. Elle fonde cette communauté de destin au sein de laquelle chacun d’entre-nous, ensemble, écrivons l’histoire de notre pays. Quelles que soient l’origine ou la couleur de peau ; nos appartenances philosophiques ou religieuses ; que l’on s’appelle Pierre, Djamila ou Deng : il n’y a que des citoyens égaux en droits et en devoirs, tous dépositaires de la France républicaine.

C’est à l’école qu’il revient de préparer à la citoyenneté. C’est dès le plus jeune âge que s’acquiert le sens de la fraternité, de l’égalité et du partage.

L’idéal républicain est toujours une idée moderne. Il doit sans cesse être enrichi et actualisé, tout en conservant de son sens et de sa force culturelle. Dans cette perspective, le Président de la République a donné, lors de son discours du 17 décembre 2003, une définition de la laïcité, ferme dans son principe et pragmatique dans son usage. Il nous a invités à ancrer la République dans la modernité.

C’est à ce devoir que se propose de contribuer ce guide. Il permettra aux enseignants et aux élèves d’accéder aisément à la connaissance de notions clés qui fondent l’idée républicaine. Il permettra de les enrichir de concepts nouveaux comme la mixité, la lutte contre les discriminations ou encore celui si essentiel de la place de la femme dans notre société…

À l’aube du XXIe siècle, il nous faut plus que jamais offrir un nouveau sens à l’humanisme. Au coeur de cette ambition française, il y a la République.

Et pour paraphraser David Abiker qui a su porter ce texte sur la place publique :

Vive la République, vive internet et vive la crossfertilisation.

Copyright photo cc FlickR World Economic Forum

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http://owni.fr/2010/08/27/tribune-francois-fillon-offrir-un-nouveau-sens-a-l%e2%80%99humanisme/feed/ 19
Et si on recodait la société ? Changez vos flux ! http://owni.fr/2009/08/25/change-your-flows/ http://owni.fr/2009/08/25/change-your-flows/#comments Tue, 25 Aug 2009 17:14:26 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=2787

Le monde est flux. Internet est flux. L’argent est flux.

Une caractéristique de notre monde de son origine à nos jours, du soleil à l’atome ce sont les flux. Les échanges, les variations, les déplacements, les courants qui modifient augmentent ou diminuent les variables qui nous entourent.

Les flux.

Comme le circuit de l’eau. Comme le circuit du pétrole. Comme le circuit de l’information. Comme le circuit de l’argent. Comme le circuit des déchets. Deux images pour compléter, celle de mon circuit de l’information et celle utilisée par Arthur Brock sur le wiki new currrency frontiers (plus bas) :

le cycle de l’information par zoupic

Des chaînes, des cycles, des états différents et toujours des échanges. Dans ces flux, on trouve le code source de notre société. Ce qui est intéressant c’est que l’on peut décomposer et tracer des parallèles entre les différents flux. Ils se ressemblent, ils fonctionnent plus ou moins de la manière et peuvent ajuster selon nos goûts.

Nous ne sommes en somme qu’une somme de flux : IN & OUT
J’inspire, j’expire.
je bois, je pisse.
je mange, je chie.
j’achète, je vend.
je recycle, je pollue.
j’ai chaud, j’ai froid.
j’aide, je renie.
j’aime, je déteste.
je lis, j’écris.
j’écoute, je parle.
je reçois, j’émets.
Ping, Pong.

Cette somme de flux, sans être l’ADN, c’est la somme des caractéristiques de notre personnalité, qui nous sommes. Comme une entreprise a des entrées et des sorties, nous sommes également auto-entrepreneur et responsable de notre corps, de notre esprit et cerveau. C’est à la direction que revient la mise à jour des flux, et la remise en question de leur état.

L’économie mondiale n’est que la somme de flux individuels.
La politique mondiale n’est que la somme de flux individuels.
Le réchauffement climatique n’est que la somme de flux d’émissions individuelles.

J’appelle à l’holoptisme et la vision du tout pour descendre jusqu’à l’unité, l’homme. Chacun de nous est responsable de la somme de ses flux. Il doit donc les optimiser et les régler en cohérence avec ses idéaux.

Plutôt que de faire la révolution, il est dores et déjà possible de faire sa révolution. Ce n’est pas chacun la sienne, le but est commun, mais elle se fait dans son jardin pour piquer une métaphore avec le jardin à cultiver de Victor Hugo. Plutôt que de casser et de reconstruire, plutôt que de détruire il nous suffit de nous déconnecter. Comme un serveur, une boîte mail, /quit.

Il continuera, mais sans moi. De mon côté, je reconnecte mes flux vers des alternatives. Je mets à jour ainsi toutes mes habitudes et repense ma façon d’être en accord avec ma philosophie ou mes idéaux. Je reconnecte les liens de l’autre côté avec d’autres joueurs qui ont déjà fait leur révolution, ou sont en cours.

Un processus lent, et difficile : changer. Changer de monde, changer son monde, changer de règles, changer de coutumes, s’observer, se décrire, se réécrire, et se transformer, se compléter, entre dans la phase de transition en changement permanent. En changement permanent.

Il nous faut redévelopper les valeurs que nous avons à l’échelle locale, dans les cercles proches des amis et de la famille, dans un groupe de musique ou de sport, ce qui naît de l’intelligence collective à petite échelle et que nous appliquons en “Aide ton prochain et l’ensemble sera plus performant que la somme des individualités”.

Dans certains cas nous savons très bien l’utiliser mais cette phrase perd parfois son sens dans d’autres domaines à grande échelle.

Lorsque nous perdons de vue le flux. Lorsque nous ignorons d’où il provient, ce qu’il contient, les implications qu’il a sur l’environnement, l’entreprise qui le fabrique, les produits qu’il contient, le bénéficiaire, nous n’avons pas accès à l’image complète et ce que nous induisons comme flux invisible à plus grande échelle. Beaucoup des flux de notre société manquent de transparence.

A nous de comprendre les flux que nous souhaitons valoriser, et comment les mettre en application, et comment abandonner ou rompre avec leur ancienne forme?

Les flux définissent le monde.

En appliquant mes flux à ma pensée, j’optimise un terrain dans lequel je serai mieux, au lieu d’en faire la pub, j’en suis le consommateur, le client. Et comme ce monde d’alternatives a beaucoup plus à offrir que la tendance actuelle, le plus tôt je serai dans l’autre bateau, le mieux ce sera.

Je vous invite donc à quitter le navire. Laissons couler le titanesque capitalisme, et préparons nous à la suite. Pas la peine de rappeler qu’il n’y aura pas assez de canots de sauvetage.

Il est temps de penser notre bateau.

Repensons le monde

Qu’est ce qu’il nous faut pour jouer?
1) un terrain : on a
2) des flux : oui bah tu peux y aller
3) des joueurs : ça se trouve oui
4) des règles : on peut trouver ça

Pour les règles, il y a qu’à copier celles qu’on prône déjà. Le GNU, les CC, le libre. Ce qui est applicable à l’immatériel pour commencer. Nous aimons wikipédia et GNU\linux, le forking, pourquoi ne pas prendre ça comme base? Et puisque nous parlons d’une idée née grâce à la naissance d’une intelligence collective globale, si nous voulons donner de l’espace et des libertés à cette conscience commune portée par le digital et énormément mise en valeur par l’ère numérique, il lui faut un corps propre et qu’elle soit composée à tous les niveaux de procédés libres. C’est la neutralité du net. C’est un corps sain pour un esprit sain.

C’est la garantie d’un système diversifié, riche, transparent et favorable à la coopération comme à la compétition. Au delà des contenus, nous pouvons aller demander aux contenants d’être libres, les plateformes, les pcs, leur ossature (open hardware). Ils voulaient fermer toutes les portes, nous avons construit un monde sans portes, ils voulaient poser des barrières, nous avons appris à voler.

Le flux de la création

Le flux qui nous intéresse est celui de la création, que l’on applique ensuite à ce que l’on veut d’immatériel.
Évidemment, en sachant que “Une infinité de copies potentielles pour un coût nul met par terre tout modèle de financement basé sur la rareté” @mikiane” on remet en cause certains modèles, qui ont p’têt profité un peu trop d’un monopole basé sur la rareté, et plus loin que ça on se demande si le modèle n’est pas mieux quand on le règle sur la case “abondance”

Warner vs The Pirate Bay (appartient au passé: Warner)
Linux vs Windows (appartient au passé: windows)
Radiohead vs EMI (appartient au passé: EMI)
La bataille en place avec Hadopi n’est que la nième manche du combat du libre contre le privé. Le sentiment que j’ai quand je pense à Windows, c’est le même que General Motors, ce monstre, ce fleuron des Etats-Unis, comme Wallstreet, ce buffle doré, qui comme un titanique s’est fait mangé plié rangé après avoir été l’idole des jeunes.

Le traitement sera le même, ce n’est qu’une question de temps. La valeur d’identi.ca par rapport à la valeur de twitter est faible, mais chez identi.ca chacun garde la propriété de ses données. Même chose entre ning et facebook. Google l’a bien compris en faisant Wave en OpenSource.

Le flux de création passe donc par les étapes suivantes:
Création
Accès
Modification
Diffusion avec ou sans profit

Les Creatives common définissent à chaque étape ce que chacun a le droit de faire ou de ne pas faire :

Exemple une licence 3.0 by nc sa : peut être copiée lue, modifiée et tant qu’elle est utilisée à des fins non commerciales et partagée avec le même code de droits : (non commerciale / share alike). L’open source donne la possibilité à chacun de créer, modifier, échanger librement les codes sources des applications.

Il revient donc de définir ce que vous avez créé, la part que vous souhaitez partager et verser dans le pot de l’intelligence collective et de la communauté ou, en tirer profit en le gardant pour vous, puisque vous l’avez créé. En admettant que, comme Radiohead, John Makay ou Paul Jorion, vous fonctionnez en prix libre, vous aurez probablement le réflexe de partager toute création avec l’ensemble de l’humanité en acceptant en retour les dons des personnes reconnaissant un travail, une valeur à votre œuvre. Tout le monde le sait, allumer une bougie avec une autre bougie n’éteint pas la première, et les deux ensemble produisent plus de lumière.

En gardant ce flux de la création et son parcours, on en arrive à une gamme de droits : qui a le droit de créer quoi, de le modifier, de le renommer, de le déplacer, de le multiplier et d’en tirer des bénéfices.

Alors les libérations sont en cours: on avait déjà libéré les esclaves, les femmes, maintenant ce sont Ingrid de Betancourt & Clothilde Reiss bien sûr que l’on libère mais surtout les contenus, les tubes, l’énergie, le hardware..

all in

Il y en a une qui peut vous intéresser. C’est l’argent. Quoi de plus immatériel aujourd’hui que l’argent, à part les quelques pièces et billets qu’on trimballe, tout le reste est complètement absolument immatériel. Alors qu’est ce qui nous empêche de libérer l’argent? De reprendre le pouvoir de le créer, d’en définir les règles, qui peut justement le créer, qui peut le modifier, qui peut l’utiliser etc..

Messieurs dames, après la presse libérée par les blogs et le support de la technologie via Internet, je vous propose la mort d’un autre droit régalien, celui de battre monnaie. Puisque ce ne sont plus les états qui s’en occupent vu qu’ils ont pas su garder les idées claires, libérons la monnaie, c’est open money! Et ça se pratique depuis le canapé ou le bureau.

La monnaie n’est qu’un flux entre des individus pour compter les échanges. A vous de créer votre monnaie pour votre groupe d’ami, votre monnaie locale, votre monnaie mondiale, rejoindre une monnaie verte…

En créant votre monnaie vous réorientez vos flux via des groupes ou communautés que vous avez choisis. Vous faites les règles, vous êtes acteurs et décideurs. Les échanges sont refluidifiés via une abondance de monnaie. En effet, alors que dans notre belle société l’argent est rare et en quantité contrôlée avec le jeu du “il faut travailler pour vivre”, tout le monde est obligé de trouver sa part pour ne pas se retrouver sur la paille. L’argent dans sa définition capitaliste est comme un aimant, plus tu en as, plus tu en attires. Il circule mal et ne coule pas vers les bonnes personnes, il ne circule pas de tous et vers tous. Il est très mal répartie et ça empire encore.

Les monnaies libres permettent de redistribuer les cartes. En se mettant d’accord sur des règles, la communauté se réorganise autour de la fonction financière auto-gérée sans être ponctionnée par le cartel des banques. Elle peut choisir de favoriser certains échanges, d’interdire d’autres dommageables à l’environnement ou en désaccord avec la philosophie du groupe. Comme avec un logiciel libre, tout est codable, messieurs les geeks, le code vous attend.

Comme les distributions de linux couvrent tous les goûts de geeks, à nous de recréer le code source de nos liens, la tolérance avec les logiciels privés que nous autorisons pour offrir un éventail de monnaies, représentant la diversité possible dans l’alternative.

Si vous pensez que ce sera compliqué, détrompez vous, installez votre flowplace sera comme installer votre WordPress ou créer un wiki. Autant dire que ça va fleurir par millions. A vous de leur donner des règles qui ont du sens pour donner vie à un monde qui a du sens.

En ouvrant les monnaies, c’est le code source de la société que nous mettons sur la table si suffisamment de codeurs veulent s’y mettre!

Pour créer les open moneys, il faut 3 conditions : open transport, open data et open rules. Comme le web a son HTML les monnaies libres ont besoin de leur XGFL, les données doivent être partagée et les règles ouvertes, prêtes à être modifiées, changées, rééditées. En terminant sa plateforme, l’open money devrait changer complètement les échanges quotidiens que nous faisions avant en euros. Il existe d’ailleurs déjà de nombreuses monnaies complémentaires et ils ne nous ont pas attendus, simplement les médias n’en parlent pas. L’intérêt ici est la création du code des flux de meta currency, qui permet de créer des millions de monnaies libres, comme le code HTML régit chaque page web. Ainsi chacun pourra créer son propre réseau monétaire. Ca se passe pour metacurrency.org pour en savoir plus et donner un coup de main.

Récemment, le réseau des pionniers du Transitioner a ouvert une toute première alpha de flowplace. C’est un bac à sable pour apprendre à jouer et se familiariser avec le sujet.

Après l’information, l’argent, c’est aussi les autres flux qu’il faut libérer : la culture, l’éducation, le pouvoir décisionnel etc..

En appliquant la règle de la libération au monde matériel, on repense le monde. Il s’y ajoute une question fondamentale.

La création de matière étant simplement impossible, malgré toutes les expériences récentes tentées, il nous faut définir la propriété de la Terre. A qui appartient ce bateau? Rendons les ressources de la terre libre! Si l’on respecte la définition du développement durable et les 3 valeurs françaises, la Terre appartient à tous ceux qui l’habitent, l’ont habité et l’habiteront de façon égale, fraternelle et libre.

Une fois que l’on a renoncé à la propriété privée de la Terre, il suffit que nous prenions notre responsabilité collective et que nous nous y mettions, et comme le moment est aux tâches collectives, avec le réchauffement climatique et la transition sociétale que nous vivons, on pourrait en profiter pour faire d’une pierre deux coups et se libérer de cette société de la rareté une bonne fois pour toute. On y finira tôt ou tard, dans cette société de l’abondance, pourquoi ne pas profiter de l’ouverture?

De la société de rareté à la société d’abondance – comment et vers où aller?

Plus proche du projet Venus, on est dans la société distributive, mixe avec la société de la connaissance décrite par Marc-André Ghyxx et expliquée dans “au delà de la modernité, du patriarcat et du capitalisme“, où l’on serait débarrassés définitivement de l’argent et nos besoins seraient couverts par une société technologiquement pensée et optimisée pour les besoins de la civilisation où chacun proposerait sa créativité via son corps et son esprit tout en respectant et prenant en compte les limites de la terre pour les générations futures. L’Homme finit par s’assumer et se réorganiser. La société est basée sur une série de codes déterminant les ressources disponibles. Une sorte d’énorme gestion et optimisation des ressources comme nous en codons pour nos serveurs. On peut imaginer plus facilement cette application à l’échelle locale, une évolution du modèle coopératif municipal déjà allégée de sa monnaie locale. La terre a des règles, il faut connaître et respecter les règles. On a un peu trop fait les malins, maintenant faut faire diminuer tous ces trucs rouge et calmer le jeu tout en organisant la vie à 8 milliards.

Je ne comprenais pas pourquoi mes libertés changeaient avec l’augmentation de la population. Le nombre de m² par personne diminue, mes accès à la terre diminuent, ma part d’eau et de riz diminuent, eh oui dans le monde matériel plus on est plus on partage et plus les parts se réduisent. On a oublié cette donnée dans l’équation et certains en ont un peu trop profité. D’une société de médiocristan on est passé à une société d’extremistan, la crise est un symbole de rupture, de déséquilibre, il est possible de palier nous même à ce rééquilibre et de poser les règles pour revenir à une société médiocristane qui respecte vraiment les 3 règles liberté égalité fraternité.

J’aime à penser que l’homme a réussi à coder GNU\Linux par passion et que dans la situation présente, il sera capable de recoder les flux vers son environnement afin de réaliser la transition vers le nouveau monde. Cette utopie est réalisable si le changement est réalisable. Le changement dépend des flux de chacun d’entre nous. Est-ce jouable? let’s play together..

/quit over-blog.com
/quit TF1
/quit Télé
/quit politique
/quit journaux
/quit radio
/quit voiture
/quit viande et poisson
/quit EMI Universal Warner

What is next?

/connect …

D’ailleurs, je cherche un hébergeur qui ne soit pas une entreprise créée pour faire du profit, si vous avez ça sous la main, je serai ravi de faire cette autre modification de flux, je veux qu’il soit propre de chez propre! Pour l’amour de l’art.

D’ailleurs d’ailleurs, si vous êtes fournisseurs de flux propres, quels qu’ils soient, n’hésitez pas à nous le faire savoir! Connectons nous!

Le capitalisme est mort, vive les alternatives! Vive la philosophie libre!

Du capitalisme aux alternatives

Résumé (via le wiki sociétal et ne ratez pas le brillant chapitre 5, l’organisation des autres)
une théorie axiomatique des utopies:
- 1. les utopies naissent d’une insatisfaction collective,
- 2. les utopies supposent l’existence d’une technique ou d’une conduite applicable
- – pour éliminer la source de cette insatisfaction
- – ou bien réévaluer cette insatisfaction en la considérant comme une ouverture vers une meilleure situation
- 3. les utopies ne deviennent réalisables que si elles entraînent un consentement collectif
Une certaine durée doit séparer les trois stade
- le stade de l’insatisfaction
- le stade de l’invention d’une technique applicable
- le stade du consentement à cette application

Les utopies peuvent être paternalistes ou non paternalistes, suivant
- que la connaissance de la technique applicable est à la portée d’une élite
- ou à la portée de n’importe qui.

> voir l’article intégral / Zoupic vient de passer d’over-blog à Wordpress et crosspost son premier billet chez ovni en rejoignant la soucoupe, ce lien sera donc actualisé /-)

Le bibliothécaire a répertorié ces liens comme pouvant égayer votre recherche:

Creative Commons video présentation avec les subs en fr
Why do we need an open economy? video presentation avec les subs en fr
What are the free currencies? vidéo en anglais de Jean-François Noubel
Interview de Jean-François Noubel sur lemonde.fr avec Bernard Lietaer par Hervé Kempf
Information is like water – Slideshow qui compare les flux de l’eau et celui de l’information
Présentation de threebles monnaie lancée en mars 2009 par Arthur Brock
La création de la SARD, licence globale dans le domaine de la musique portée par Richard Stallman (fondateur GNU) et Laurent Chemla (je suis un voleur & gandhi)
Vidéo de présentation de neutralité du net par les représentants de FDN, la quadrature, APRIL et député godillots.
Interview de Benjamin Bayart (FDN) sur la neutralité du net et les risques du minitel 2.0 (Partie 2)
Music 2.0 by Gerd Leonhard (en anglais)

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http://owni.fr/2009/08/25/change-your-flows/feed/ 11