OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Etre artiste en 2010 http://owni.fr/2010/03/06/etre-artiste-en-2010/ http://owni.fr/2010/03/06/etre-artiste-en-2010/#comments Sat, 06 Mar 2010 16:23:11 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=9555 766720487_b299807077_b

Lors du Midem, nous avons assisté à de nombreux débats sur la “juste place” d’un artiste en 2010. Certain souhaitent les enfermer loin de toute tentation technologique, sur le plateau du Larzac, avec leurs potes musiciens et leur guitare, tandis qu’à l’autre extrême, nombreux sont ceux qui ne peuvent plus concevoir que les artistes ne twittent pas au moins 10 fois par jour, soient sur FourSquare, managent eux même leur communautés de fans, et tutti quanti.

Et, il faut avouer que le spectre d’expériences rencontrées n’aide pas à se faire une conviction… Entre la rockeuse Noush Skaugen, qui a (accrochez-vous) 1,244,000 followers sur twitter, un site à son nom particulièrement bien tenu, des pages sur Facebook, Myspace, et d’autres -dont nous tairons le nom-, qui n’ont absolument rien, il y a un monde, parfois sans qu’il n’y ait une génération, ni même une seule année d’écart.

Le point de vue de ce post n’est pas de juger ce qu’il convient de faire pour être un bon artiste, mais de ce qu’il conviendrait sans doute de faire pour exister un minimum et, disons-le abruptement, augmenter son efficience commerciale. De surcroît, ces recommandations sont nuancées en tenant compte du fait que les artistes peuvent avoir des status très différents, de l’un à l’autre. Nous connaissons un Alto des “Arts Florissants” qui travaille 10h par jour. Autant dire qu’il n’a sans doute que peu envie d’aller gérer sa page facebook à la fin de sa journée. Et par dessus le marché, une certaine catégorie d’artistes conçoivent leur travail comme une ascèse au cours de laquelle une activité de ce type est en contradiction nette avec leur art.

Cependant, pour ceux qui souhaitent être au fait de ce qu’il se pratique aujourd’hui, voici quelques observations.

the-myspace-guy-par-joits

Les sites communautaires: longtemps encensés pour leur capacités à agréger les fans, les sites communautaires -facebook compris- sont de plus en plus remis en cause en raison de leurs dispersions et du temps qu’il est nécessaire d’y consacrer. Même si en France, la notoriété en a pris un coup (assez rude), Myspace reste, au niveau mondial, la référence en matière de musique, avec plus de 6 millions de comptes d’artistes. loin, très loin devant facebook, dont les fonctionnalités ne sont pas faites pour les musiciens.

Les sites B2B, du type Ioda, the Orchard, ou Believe font le travail qu’un artiste ne peut que difficilement faire : aller signer avec chaque plateforme pour se distribuer. Ils prélèvent une part conséquente des revenus, mais mieux vaut des revenus que pas de revenu du tout. ces sites multiplient les fonctionnalités et devraient devenir des outils incontournables pour les artistes.

Youtube: il faut le rappeler ; un tiers du trafic internet mondial est dû à Youtube, site qui est totalement indexé par google.com . Même s’il ne s’agit pas d’un support très qualitatif, le laisser de coté revient à négliger une part de voix significative.

Twitter: est devenu une sorte de phénomène -incontournable- pour les artistes également. il n’y a qu’à voir le nombre de stars qui l’utilisent quotidiennement pour s’en convaincre. Le site est comparé, aux états-unis à une drogue dure par Rolling-Stones, tant il parvient à créer un lien fort entre les artistes et leurs fans. Recevez chaque jour, en direct de chez elle, la pensée lumineuse de Alicia Key, ou mieux encore de Britney Spears… C’est un peu moqueur, mais n’en est pas moins d’une puissance incomparable. Foursquare, un peu dans le même principe, reste trop jeune pour qu’il soit possible de juger de sa pertinence… Si un artiste ne devait s’approprier qu’un seul outil, il nous semble que cela devrait être celui-là.

Et sinon... Bien entendu, chaque artiste pourrait développer son site à son nom, y intégrer de la vidéo, de l’e-commerce, etc. Ceci nécessiterait cependant des moyens considérables à cette échelle.
Il existe également de très nombreux autres sites et modèles. Nous en parlons régulièrement dans ce blog. L’usage de l’un ou de l’autre dépend de l’activité propre à chaque artiste. Il n’en reste pas moins vrai qu’il nous semble qu’un artiste se doit, aujourd’hui, d’être à minima conscient de cet univers virtuel et, tout comme il choisit les salles où il parait, décider des outils et plateformes qui vont assurer sa visibilité sur Internet.

> Artiste initialement publié sur Sawndblog

> Illustrations par laura musselman et par Joits sur Flickr

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[itw] Emmanuel Torregano : “La musique est un marché plus vaste qu’on ne le croit” http://owni.fr/2010/02/11/itw-emmanuel-torregano-la-musique-est-un-marche-plus-vaste-quon-ne-le-croit/ http://owni.fr/2010/02/11/itw-emmanuel-torregano-la-musique-est-un-marche-plus-vaste-quon-ne-le-croit/#comments Thu, 11 Feb 2010 11:42:18 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=7977 Emmanuel Torregano est le fondateur de ElectronLibre, le site qui est à l’origine d’un certain nombre de scoop, principalement dans le domaine d’internet et des nouveaux médias. Nous avons tenu à avoir son témoignage dans Sawnd, bien que son activité soit un peu éloignée de celle du monde de la musique, d’une part en raison de son point de vue original sur l’industrie, mais aussi parce qu’il a été au coeur de la polémique lié aux récentes évolutions du management de Deezer.
Emmanuel est de formation “philosophie”, et il a longtemps été journaliste à la section Media au Figaro Economie. Sa capacité à accéder à des informations privilégiées et sa compréhension du monde de l’économie l’on finalement poussé à voler de ses propres ailes et à fonder Electron Libre en février 2008.

Commençons d’abord par cette histoire de Deezer : le 21 janvier, tu révèles que le CEO, Jonathan Benassaya, est en passe de se faire débarquer et que la société pourrait être mise en vente. Jonathan n’a pas été débarqué, mais un nouveau CEO a effectivement été nommé. Scoop ou Flop ?


Scoop, à l’exception près que l’info était aussi dans la tribune du jour, ce que j’ignorais, je n’y suis pas abonné, et il n’y avait rien non plus sur [GoogleNews]. Ce que j’ai publié était exact à l’heure où je l’ai publié. J’ai ensuite acquis la certitude que le scenario écrit par les actionnaires de la société et que j’avais publié (dans les papiers qui ont suivi lors du Week end du Midem) a subitement évolué lorsqu’ils ont compris les dommages que cela pouvait faire si mes informations se confirmaient. J’ai effectivement été largement attaqué dans cette affaire. Pourtant, je pense n’avoir rien à me reprocher ; j’ai utilisé la même rigueur dans le traitement de mes sources que lorsque que j’étais au Figaro. Je m’amuse finalement de constater qu’une information juste, publiée sur ElectronLibre est incomparablement plus attaquée que lorsque la même information l’est dans le Figaro. Pourtant, encore une fois, la rigueur de traitement et de recoupement et totalement identique et, je le répète, mes informations étaient exactes au moment où elles ont été publiées.

Donc ton scoop, initialement juste, est devenu faux, à cause de sa publication ?

Oui, et cela a été confirmé par mes sources. L’agressivité de certains des actionnaires de Deezer à mon égard n’est qu’une confirmation de plus que j’ai tapé juste.
J’ai d’ailleurs été mis au courant du revirement de situation assez rapidement. Et je continue d’ailleurs à disposer d’informations très privilégiées sur Deezer, comme sur de plusieurs autres sociétés du secteur.

Ton regret dans cette histoire?

Je n’en ai pas beaucoup. Je regrette d’avoir été attaqué injustement. Et que certains ne comprennent pas que le métier de journaliste comporte une composante “risque”. Notre métier n’est pas d’avoir raison, mais de rendre compte de la complexité inhérente à ce genre d’affaire. Ensuite, que l’on soit pris dans le tourbillon, et d’observateur transformé en acteur, c’est un impondérable. L’information sur Internet est comme la physique quantique, observer c’est modifier l’objet de cette observation.

Passons à un autre sujet, dans quel état te semble l’industrie de la musique ?

La musique est un marché plus vaste qu’on ne le croit. Il ne faut plus seulement regarder les ventes de CD et se désoler qu’elles chutent encore et encore. Au contraire, le signe d’un marché de la musique en bonne santé, c’est le renouvellement des supports : soit la disparition du CD comme support de masse par le téléchargement, ou tout autre exploitation dématérialisée. Aujourd’hui le marché de la musique, s’étend des plateformes de téléchargement, aux sites de stream, en passant par le Web 2, ou encore les réseaux de blogs. Le triptyque : maison de disques, magasins, radio a vécu. Il est en phase terminal. La musique a un avenir plus grand, plus beau, plus fort, je serai tenté de dire…

Tu es un fin connaisseur du monde des start-ups, qu’est ce qui t’intrigue le plus en ce moment, dans celles qui sont liées au monde de la musique ?

Je vais mettre les pieds dans le plat tout de suite : les start up ont-elle une vision correcte du marché ? Pas certain. Je vois les choses ainsi, actuellement une plateforme est en train de devenir incontournable, et même pire omniprésente : iTunes. Il n’y PAS d’autre canal de vente sur le dématérialisé. C’est un fait, on peut le regretter, argumenter contre, on aura tort. iTunes a gagné. C’est simple, hier la musique réalisait du biz avec un mono-support, le CD, aujourd’hui, c’est sur une marque : iTunes. Le reste ce sont des broutilles, et souvent pas suffisamment pérennes. Bref, dans cette situation, les innovations doivent s’inscrire dans l’éco-système entretenu par Apple autour de la musique pour être viables. Ce que ne font peut-être pas assez les start up du moment. Et pourtant, il y a du champ libre… Ainsi, iTunes est centré sur un aspect des choses : l’acte d’achat. Aux start up d’investir tout le reste : CRM, marketing Web, App, management de fans, story telling, etc. Il y a la place, mais il faut bien se dire que dorénavant tout cela se fera sous l’ombrelle d’Apple. Et d’ailleurs n’y a-t-il pas un problème de concurrence ? iTunes bénéficie d’une position dominante dans plus de 20 pays. Que faire ? Attaquer ? Avec le risque de tuer la poule aux oeufs d’or ? C’est aussi l’argument qui avait été utilisé par Microsoft il y a 20 ans ! On sait ce qu’il advint depuis…

A ton sens, quelle sera l’évolution la plus spectaculaire ?

La montée en force du download, l’explosion des formats qualitatifs et la révolution de la production musicale. J’aborde ce sujet dans le livre “vive la crise du disque”. La position de l’artiste est remise en question avec internet. Il n’est plus, et ne sera plus, avant longtemps, la vache sacrée de l’industrie du disque. C’est la fin d’une histoire. Celle de l’”auteurisme”. La musique va redevenir ce qu’elle est avant tout, un média pour les émotions et les sentiments, et pas une expression de l’art pour l’art.

Dans le monde de la presse, comment vois tu les choses évoluer ?

Je vais être là aussi radical. Il y a selon moi deux problèmes. En premier lieu, les pure-players de l’information sont sous capitalisés. Et ce n’est pas bon pour l’expression de la diversité de l’information. Comprenons-nous bien : l’information est une guerre. Une vraie guerre. Elle est un instrument important du pouvoir, quel qu’il soit. Cela a commencé dans les années 70. Voir pour ça des films incroyablement lucides comme “les trois jours du condor”. A la fin du film, Redford croit avoir fait le plus dur, en donnant l’histoire à la presse, mais non… C’est très pessimiste, mais aussi forcément réaliste. Dans ce contexte, il y a un second problème : la paupérisation du métier de journaliste. Il faut bien comprendre que le journaliste gène. A moins d’être très médiatisé, d’être un symbole, une icône, mais dans ce cas, il est de lui-même neutralisé par le pouvoir, son propre pouvoir de parole.
Dans cette situation, il va falloir être très rusé, et grossir sur le réseau sans alarmer la bête ! Sans agiter les “grelots de Cyber” (attention jeu de mots).

Merci Emmanuel !

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10 conclusions post-Midem http://owni.fr/2010/02/02/10-conclusions-post-midem/ http://owni.fr/2010/02/02/10-conclusions-post-midem/#comments Tue, 02 Feb 2010 15:39:14 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=7560 Voici quelques jours que le midem s’est terminé et il est temps d’en tirer quelques conclusions d’autant que celles-ci sont vraiment intéressantes. Le marché changeant plus vite que jamais :

1° Il y a moins d’argent c’est sûr : pour la énième fois, la fréquentation au midem a baissé, cette fois-ci de 10%, démontrant que les économies étaient toujours à l’ordre du jour dans les maisons de disques. Le résultat est qu’elles ont envoyé des gens plus seniors et que cela s’en ressentait dans les discussions.

2° Mais cet argent est toujours utilisé de la même façon, à ce jour : le fait que NRJ/TF1 soient toujours hypers dominants sur le Midem montre bien que la promo passe, quoi que l’on en dise encore massivement par les médias traditionnels. Il n’est pas vraiment possible de breaker un artiste massivement sans eux. Nous expliquerons plus tard ce qui peut faire changer cette situation.

3° Et il y a plus d’optimisme : tout le monde se l’accorde, ce n’est pas que la publication de bons chiffres du SNEP qui redonne du baume au cœur à l’industrie, mais bien le fait que concrètement, Hadopi et ses équivalents devraient enfin permettre de retourner la situation, que le digital commence à être compris, qu’il pourrait exister des alternatives à Itunes, que la musique sponsorisée ne marche pas et que donc on va valoriser des offres plus qualitatives, etc, etc.

4° Tandis que c’est le retour de l’innovation : l’engouement qu’à généré Mxp4 (désolé pour la pub) mais aussi d’autres sociétés ayant des modèles innovants, (voir les quinze start-up sélectionnées par le midem, dont awdio) montre que toutes les initiatives qui visent à valoriser le contenu sont désormais perçues de façon très positives par les artistes et autres détenteurs de droits. Je ne dis pas cela -uniquement- pour placer mxp4, mais bien parce que c’était juste évident. Il suffit de regarder le nombre de twitts à son sujet.

5° et les marques commencent à trouver leur place : souvent décriée, l’alliance marque-contenu commence à se faire plus harmonieusement que les années passées. L’innovation est souvent un bon pont entre ces deux univers d’ailleurs.

6° Et si vous ne l’avez pas noté, le 360 a disparu ! grand invité de l’année dernière et de l’année précédente, ce principe dans lequel une maison de disque fait tout (les sonneries, les concerts, la vaisselle et tout et tout) n’était plus vraiment à l’honneur cette année ! Il n’en était question nulle part et surtout pas dans les conférences. Sans doute la reconnaissance de facto que l’expertise ne se décrète pas.

7° Les nouveaux outils viraux sont mieux intégrés : plusieurs artistes ont ouvertement mentionné dans les conférences le fait qu’ils attachaient beaucoup d’importance à leur communautés virtuelles, au nombres de followers qu’ils avaient sur twitter, leur utilisation de foursquare, etc. C’est beaucoup plus marqué que l’année précédente.

8° Et non, les Majors ne sont pas mortes : en étant à l’origine de  46 des 48 titres qui sont rentrés dans le top du chart américain, elles prouvent qu’elles conservent leur écrasante domination sur la promotion du segment le plus vendeur. Cela rejoint d’ailleurs notre point 2°.

9° Et que fait la police? Elle ne va pas tarder à sévir. Qu’on le veuille ou non, c’est un fait que des initiatives hadopi et consorts se multiplient au niveau européen, mais à la surprise de votre serviteur, également dans d’autres pays pas forcément aussi développés que le notre. Il y a certainement un petit arrière gout (ou avant gout suivant le cas) de censure politique dans certains pays cependant…

10° et les nouveaux étaient nombreux : a la différences des midem précédents, beaucoup m’ont fait remarquer qu’il y avait une nouvelle vague de jeunes : artistes, start-ups, mais aussi avocats, et d’autres segment relativement nouveaux dans cette industrie. Les jeux vidéos finissent enfin par être massivement présents dans le monde de la musique, rock-band et Guitar Hero ayant ouvert la voie.

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Qui aura la peau d’Itunes ? http://owni.fr/2010/01/22/qui-aura-la-peau-ditunes/ http://owni.fr/2010/01/22/qui-aura-la-peau-ditunes/#comments Fri, 22 Jan 2010 07:25:59 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=7179 Implicitement, ou explicitement, la question revient finalement assez souvent : y a t’il une alternative crédible à Itunes? Quand vont-ils cesser de dominer le panorama de la vente digitale?

Car c’est énervant à la fin cette suprématie, surtout pour les maisons de disques, qui ne peuvent pas négocier en menaçant de traverser la rue pour faire des affaires avec le concurrent… Voici donc une liste de prétendants au trône… Sans préjuger pour autant de l’avenir.


Pandora ok, Pandora est minuscule. N’empèche qu’aux Etats unis, il a été élu trois fois de suite meilleur service musical par différents magazines, largement devant Itunes…

Les + : une interface que même ceux qui ne connaissent de l’informatique que le mulot auraient pu utliser : limitée à plus ou moins un seul bouton.
les – : pas de possibilité de créer sa playlist, pas de on-demand.
Pourquoi ils pourraient faire de l’ombre à Apple : Aux usa, beaucoup de gens se plaignent à présent de passer trop de temps sur leurs ordinateurs. Ls services comme Pandora, sont extrèmement populaires pour être “time saving”.
Chances d’y arriver : franchement aucune. avec 20 millions d’utilisateurs uniques, leur audience reste confidentiel. Ils n’ont qu’un peu plus qu’un succès d’estime, même si ils gagnent de l’argent.

Amazon Au depart, ils vendaient des livres par la poste. Pas un business très hightech. Et puis ils ont fait le Kindle qui, il faut le reconnaitre est un gros succès.
Les + : La version III promet d’être particulièrement performante avec un nouvel écran et surtout… intégrera des fonctions avancées de musique. Il ne faut pas oublier qu’aux USA, Amazon est le second marchand de musique en ligne et tandis que Apple ne progresse pratiquement plus depuis bientôt un an, Amazon augmente ses ventes régulièrement et significativement.
Les - : et bien justement, Apple a vu le coup venir et devrait sortir une tablette pour concurrencer directement Amazon.
Chances d’y arriver : Combat inégal entre Amazon et Apple? Pas si sur. Aux Etats-Unis, les majors considèrent comme stratégique de parvenir à affaiblir Apple pour ne plus avoir qu’un seul interlocuteur dans la vente de musique. De surcroît, Amazon dispose de 95 millions de clients fidèles, appréciant les services de e-commerce Amazon. C’est une bonne base de développement pour la musique… Amazon semble donc être l’un des mieux placé pour supplanter -un jour lointain?- Apple.

Spotify : C’est le grand débat. Vont-ils faire mordre la poussière à Apple? C’est avec cette prétention qu’ils approchent les investisseurs. Et leur recherche de fonds est à la mesure du challenge. Il se murmure dans les milieux financiers que la start-up chercherait à lever pas moins que… 100 millions d’euros ! La dernière levée de ce montant dans la musique remonte à exactement 11 ans, c’était lorsque LVMH a fait un chèque de 100 millions de dollars (qui valait alors beaucoup plus) à mp3.com pour rentrer à son capital. Une partie de ce montant était, il est vrai, un deal d’achat d’espace.
Les + : Spotify offre une excellente expérience utilisateur, dispose du soutient des majors (qui sont à son capital) et ses actionnaires sont plutôt dans le genre pushy…
Les - : la start-up brule pas mal d’argent et les nouvelles versions ne sont plus aussi innovantes qu’auparavant. L’ouverture aux USA ne semble pas être une partie de plaisir non plus.
Chances d’y arriver : significatives, mais il leur faudra beaucoup de capitaux et de temps. Il faut que les consommateurs migrent d’une plateforme à l’autre. En effet, ceux qui peuvent bénéficier d’une offre en streaming sont plutôt des internautes avertis : il s’agit donc de “churners” quittant I-tune pour aller vers Spotify… pas évident. un petit surplus d’innovation (mxp4, Live, Films?) sera sans doute nécessaire.

Zune : Microsoft s’est juré de parvenir à devenir un acteur significatif dans le monde de la musique. Après avoir lancé son player en 2006, ils ont racheté Musiwave et ont annoncé à ses clients opérateurs mobiles, qu’ils allaient débrancher les services progressivement !
les + : Microsoft a mis près de 10 ans à devenir le leader (ou co-leader c’est selon) dans le domaine du jeu video, en n’ayant pas hésité à mettre jusqu’à 7 milliards de dollars en investissement… Autant dire qu’ils n’ont pas froid aux yeux.
les - : ils n’ont pas une réputation d’être des grands innovateurs dans le domaine de la simplicification des services… Pourtant dans la musique, c’est primordial.
Chance d’y arriver : Difficile à dire. S’ils voulaient supplanter Apple, il faudrait qu’ils accélèrent leur plan de marche significativement.

Google : Pourquoi ne pas devenir leader dans la musique quand on l’est déja dans le mail, la cartographie, la video le search et d’autres encore? Bonne question.
Les + : une base de clients potentiels que l’on pourrait peut-être compter en milliard… une capacité à fournir des services extrêmement innovants. un attrait certain pour les contenus.
Les - : Google commence à faire attention à ne pas trop attirer l’attention des régulateurs anti-trusts de nombreux pays. Un pas dans la musique pourrait être à cet égard assez mal perçu, tant leur position deviendrait rapidement incontournable. Mais surtout, on voit mal google lancer autre chose qu’un service gratuit, ce qui déclancherait immanquablement la fureur des maisons de disques… Pas sûr que Google ait envie de choisir cette bataille.
Chances d’y arriver : fortes s’ils le faisait, mais ce n’est pas une hypthèse  à l’horizon prévisible.

Les autres : il existe des centaines de start-up, dont certaines incroyablement innovantes. Certaines ont déja reçu des investissements très significatifs sans pour autant avoir percé. il s’agit par exemple de l’offre satelitaire Sirius (seulement aux USA). Pourtant, il y a de grandes chances que le futur leader viennent de là. Qui aurait seulement cru il y a dix ans en Google ? Il y a trois ans en Facebook? Pourtant, elles marchent. Regardez bien où vous écoutez… Vous êtes peut être en train d’utilisez le futur leader sans le savoir.

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Musique : Flops et Hits en 2009 http://owni.fr/2010/01/13/musique-flops-et-hits-en-2009/ http://owni.fr/2010/01/13/musique-flops-et-hits-en-2009/#comments Wed, 13 Jan 2010 18:28:05 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=6946 Ca n’a l’air de rien, mais 2009 a vu l’émergence de plusieurs initiatives qui visent à changer l’expérience musicale, telle que nous la connaissons. Mais en 2009, il y a eu également plusieurs flops, et il nous a semblé intéressant de résumer tout ça :

Ce qui a marché :
CRM : le gros mot d’il y a quelques années est devenu un Graal, et aujourd’hui les maisons de disques se battent à qui mieux-mieux pour savoir qui aura lancé le plus d’initiatives liées au Customer-Relationship-Management… Avoir la relation avec le consommateur, voilà qui est important et il a fallu attendre 2009 pour que ce soit enfin une évidence. C’est à ce chantier que les talentueuses start-up Opendisk et Digicompanion s’attellent.
Crowdsourcing musical : On aura beaucoup entendu parler de MyMajorCompany en 2009. Le modèle, qu’ils n’ont cependant pas inventé (Cellaband, ArtistShare, Spidart…), consiste à produire des artistes qui auront été élus -et auxiliairement financés- par les internautes. Le système a cependant ses limites et souffre d’engorgement (il n’y aurait pas de nouvelles signatures avant la fin de l’année pour MMC) ainsi que d’un très faible rendement pour les fans-financeurs… Il faudra sans doute attendre encore quelques années pour en connaitre le potentiel.


Live-Streaming : c’est la grande tendance de l’année. De nombreux dossiers de start-up dont l’objectif est de streamer concerts et boites de nuit en live, sont sur les bureaux des fonds d’investissement. Awdio fait évidemment partie du lot. Reste que l’infrastructure technique n’est pas à la porté du premier venu (plus encore pour ceux qui veulent faire de la video), et que le modèle économique reste -là aussi- à trouver…
Mxp4 : n’en déplaise à ceux qui peuvent penser que ce papier a un petit arrière gout de publi-reportage, le mxp4 peut effectivement être le début d’une nouvelle ère d’expérience musicale, élargissant le spectre d’affinités par rapport à un titre donné. Votre serviteur a eu l’occasion de jouer avec les futures versions de cette technologie et en est resté impressionné.

Spotify : en créant un client installé en dur, Spotify a fait un joli coup et commence à avoir une vraie réputation de challenger de Itunes… Il est amusant de remarquer qu’on en parle plus qu’ailleurs… aux Etats unis, là où Spotify a toutes les difficultés du monde à se lancer.

Streaming : Et oui, encore lui, mille excuses pour ceux qui trouvent que nous nous répétons, mais à présent que le verrou du mobile a sauté, il n’y a aucune raison de ne pas croire que le streaming se retrouvera prochainement au coeur de l’expérience musicale. La conséquence ne sera d’ailleurs pas technique, ni même dans l’usage, mais concernera le business-model : progressivement, l’abonnement devrait supplanter l’achat de titres à l’unité ou à l’album… une forme de licence globale déguisée ;-)?


Et ce qui n’a pas (encore) ou plus marché :
5.1 : certains ont caressé l’espoir que le 5.1 remplace peu à peu le format steréo… Pas en 2009 en tous cas. On a bien vu par-ci et par-là quelques initiatives originales (des casques 5.1 par exemple), mais ce standard reste cantonné au cinéma. il est d’ailleurs très dommageable que plus personne ne s’intéresse au son. On constate un désintérêt profond sur le sujet… Comme si tout le monde était convaincu que le son était optimal en mp3… et que le casque qui est fourni en standard avec les Ipod était un must (une abomination en réalité). Souhaitons -vivement- que 2010 voit apparaître des initiatives allant dans le sens du grand Son, tel qu’on le recherchait dans les annéees 70 (ah, les amplis Mackintosh, les enceintes Rogers, les platines Regaplanar…).

CMX : ce nouveau format musical, plusieurs fois annoncé comme révolutionnaire, tarde à voir le jour et il est donc difficile d’y porter un jugement approprié. Il n’en reste pas moins que l’on peut être dubitatif lorsque l’on voit que le cmx.com -de ce qui n’est sans doute il est vrai qu’un nom de code- n’appartient pas même à ses promoteurs, Warner, Universal et EMI.
En finir avec la Sacem : nombre de start-up ont essayé de créer des services alternatifs à la Sacem… Jamendo est de ceux-là et même si leur modèle est prometteur (vendre des flux pour sonoriser les magasins), ils n’en éprouvent pas moins des difficultés. Nous leur souhaitons tout le meilleur -qu’ils méritent- pour 2010. Et ce n’est pas Créative Commons qui va non plus changer la donne, même si cette autre initiative est remarquable.

Myspace… et Myspace Music : Après avoir été racheté une fortune (environ 900 millions de dollars) par Murdoch en 2006, le site communautaire a continué à croitre une année à vitesse grand V… puis, la chute n’en fut que plus rude. Même si Myspace reste très fréquenté par les musiciens, il a incontestablement glissé de son piedestal. Le lancement sans cesse retardé de MyspaceMusic n’est pas fait pour arranger les choses.

Spotify (bis) : l’opacité qui régne sur les chiffres exacts n’est pas de très bon augure. D’expérience, une start-up qui se refuse à publier ses chiffres est généralement beaucoup moins avancée qu’elle ne souhaite le faire croire. En tout état de cause, le nombre d’abonnements reste faible et est largement en deça de ce qui était espéré (et budgeté). Cette observation vaut également pour ses concurrents, français compris.

Etc. etc.

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Mp3 : The True Story http://owni.fr/2010/01/08/mp3-the-true-story/ http://owni.fr/2010/01/08/mp3-the-true-story/#comments Fri, 08 Jan 2010 11:40:17 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=6814 Dans le genre saga industriel, l’aventure du Mp3 mérite vraiment d’être contée.

La génèse : C’est une affaire qui commence dès le XIXème siècle à l’époque ou le principe psycho-acoustique générique au mp3 est découvert : en 1894, Alfred Marshall Mayer découvre que l’on peut créer un son aigue à partir de sous composantes sonores moins aigues et soixante-dix ans plus tard, en 1964, Ernst Terhardt décrit le premier un principe d’algorithme qui s’appuie sur cette particularité physique pour générer des sons -et donc de la musique. L’idée d’un codec basé sur ce principe est finalement décrite par Manfred R. Schroeder, et M. A. Krasner, deux américains… Il est donc faux de dire que l’invention du mp3 est européenne, tout au moins de façon exclusive.

Le développement du Mp3 :  c’est seulement à partir de 1986 qu’un groupe de travail dénommé EU-147 et subventionné par la Communauté Européenne, commença à s’investir concrètement sur le sujet. Ce groupe comprenait principalement l’institut allemand de recherche Fraunhofer, qui deviendra par la suite leader du programme, l’Université de Nuremberg, Philips, le CCETT, centre de recherche français et d’autres encore. Dans un premier temps, les travaux n’avancèrent qu’assez peu, principalement en raison d’un désacord sur le niveau de qualité requit auquel il convenait de parvenir. C’est finalement sous l’impulsion du Professeur Karlheinz Brandenburg, qu’un compromis aurait été trouvé et que la chanson Tom’s Dinner, de Susanne Vega fut choisie comme étalon de test. Karlheinz en a retiré un certain mérite -on le croise régulièrement en guest-star au Midem-, mais il n’en oublie pas moins à chaque fois de rappeler qu’il n’est pas l’inventeur du mp3, mais qu’il s’agit bien un travail d’équipe. Il semble qu’il touche lui même une partie des royalties issues du brevet, grâce à un accord interne à l’Institut Fraunhofer, ce qui lui permet d’ailleurs de financer plusieurs start-up dans la musique.

En 1988, au bout de deux ans de travail, un premier format fut arrêté. Il fut alors convenu d’intégrer l’ensemble du travail de Thomson et de l’université de Hanovre, qui avait tous deux développé des formats semblables, dans un corpus unique qui deviendra le mp3. Il semble également qu’à partir de cet instant, Thomson n’ait eu de cesse de revendiquer la copropriété du format -avec Fraunhofer-, en rachetant les brevets qu’il ne lui appartenaient pas à des tiers ou, en faisant des accords de licence, parfois sur les marches du tribunal.

Par la suite, de nombreux procès ont eu lieu autour du format ; par exemple concernant des contributions de recherches de chercheurs qui, ayant changé d’employeurs, ont été deux fois à l’origine du même dépôt de brevet.
Les premiers brevets ont été acceptés en 1991 (dépôts initiaux en 1987) et les derniers brevets auraient été déposés et acceptés vers 1992. La consécration arriva en 1993 avec une normalisation du format par l’ISO. Pour la petite histoire, mp3 est un acronyme de MPEG1 layer 3. Une norme définie par l’ISO pour l’ensemble des formats multimédia.

Les premiers usages : Dans un premier temps, l’usage du mp3 fut assez limité. Les PC n’étant pas assez rapide pour décompresser le mp3 en temps réel. Il semble même que ni Fraunhofer ni Thomson n’essayèrent de licencier activement leur trouvaille. Sur le site de Thomson consacré au mp3, l’histoire semble d’ailleurs avoir été un peu réécrite. Il est expliqué que le nom mp3 a été arrêté de façon consensuelle.

Il semblerait plutôt que mp3 eut été choisi comme un acronyme technique .mp3 -plus facile d’usage que MPEG1.3, et que les velléités commerciales furent limitées. Un indice vient d’ailleurs largement corroborer cela : le trademark mp3 a finalement été déposée par Nicolas André (co-fondateur de Musiwave), plusieurs année plus tard, en 1999.

Le décollage semble finalement être venu de Winamp à partir de 1997, qui mis son logiciel à disposition de tous gratuitement -un modèle économique innovant à l’époque.

Succès et business : Le mp3 ne tarde cependant pas à attirer toute une ribambelle d’entrepreneurs et d’investisseurs qui flairent l’opportunité : des fabricants de lecteurs à l’instar de Rio, premier à commercialiser un player portable, en 1998 ; et surtout, bulle de l’Internet aidant, des créateurs de start-up. En 1998 également c’est Michael Robertson qui lance le site mp3.com, après en avoir racheté l’URL quelques milliers de dollar à Martin-Paul the 3rd ! Rapidement, Robertson stigmatise toute la colère de l’industrie de la musique. il n’en a cure, poursuit son développement et va jusqu’à introduire sa société en bourse.

A son apogée, on pouvait trouver près de 4 millions de titres sur le site, qui finira par être racheté en 2001 par Vivendi Universal pour 385 millions de dollars, à la fureur des responsables de la division musicale Universal.
De nombreuses autres start-up se lancent sur le créneau. En europe Vitaminic et Peoplesound mènent la danse. En France, c’est Francemp3.com qui parvient à lever 25 millions de francs sur le modèle de MP3.com.

Il est amusant de mentionner que l’url mp3.fr finit dans l’escarcelle de Musiwave, amenée par Nicolas André parmi les actifs de démarrage.

Création d’un standard : Dès 2000, on peut considérer que le mp3 est devenu un réel standard de l’industrie musicale et, ironie de l’affaire, totalement contre son gré ; votre serviteur se souvient ainsi qu’il était vivement recommandé de ne pas mentionner ces trois lettres dans les murs d’une major, sous peine de raccompagnement à la porte immédiat.

La technologie se banalise pourtant rapidement. Installée d’office (sans jeu de mots) dans PC et Mac, elle contamine rapidement les lecteurs de CD, les autoradios, etc. et finalement le monde des téléphones mobiles. La base de consommateurs fait la force, mais aussi, au début l’absence de patent-fee. Il semble que ce ne soit qu’après avoir constaté le succès de leur format que Thomson et Fraunhofer se résignent à poursuivre les indélicats. Leurs prix ne sont de toute façon pas très élevés, très en deçà de ceux qui sont officiellement affichés sur le site de thomson. On parlerait de quelques centimes d’euros pour un grand fabricant de mobile par exemple.

Pour donner une idée du succès de ce format, un rapport récent de l’institut de recherche Forrester estime à près de 900 millions le nombre de terminaux “mp3 ready” qui devraient être commercialisés en 2010.

Suite et fin :  peu d’inventions peuvent se prévaloir d’un tel succès. Il n’en reste pas moins qu’après une vingtaine d’années d’existence, le Mp3 pourrait voir sa suprématie s’étioler peu à peu. Le succès de plus en plus important des offres de musique en streaming, l’émergence de l’AAC et de l’AAC+ comme format de meilleur qualité commencent déjà à se faire sentir.
Il est plus que possible que la notion de possession de mp3 soit rapidement conçue comme une incongruité tant les avantages des plateformes de streaming sont importants. A l’instar du minitel pour le Web, le mp3 deviendrait alors une sorte d’incongruité dépassée, à l’aune des standards musicaux du 21ème siècle.

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http://owni.fr/2010/01/08/mp3-the-true-story/feed/ 3
Chronologie musique et Internet http://owni.fr/2010/01/05/chronologie-musique-et-internet/ http://owni.fr/2010/01/05/chronologie-musique-et-internet/#comments Tue, 05 Jan 2010 12:54:12 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=6717 A l’occasion de ce changement de décénie, il est intéressant de prendre un instant et de se retourner pour observer ce qu’a été l’histoire de la musique et d’internet au cours des trente dernières année… Cela prend certes un peu de temps de rassembler cette information, mais c’est édifiant …

1980 : invention de la mémoire flash.

1987

Le premier brevet du format MP3 est pris. Plus de soixante brevets auront entouré le célébrissime format musical. les premiers ont déjà expiré, d’autres resteront encore valables jusqu’en 2017 ; ceux de la version pro -bien moins populaires- seront encore en vigueur jusqu’en 2023, voir 2027.

1990

INTERTRUST est crée. Dans un premier temps, cette société commercialise des brevets pour la mise en place de DRM (dispositifs de sécurité sur les CD musicaux). La société fait une introduction en bourse en 1999, puis est rachetée par SONY et PHILIPS. Aujourd’hui encore, INTERTRUST est considérée comme l’une des principales détentrices de brevets liés à la DRM. Elle détient par exemple plusieurs des brevets du format BLU-RAY.

1991

Le MP3 est accepté comme standard de compression/décompression par l’ISO.

1983

sorti du Pentium, premier processeur à pouvoir décoder le mp3 en temps réel, prélude à l’arrivée massive de la musique sur un nouvel appareil : le PC;  L’usage musical en a pourtant été très restreint. D’une part car la plupart des ordinateurs n’étaient pas équipés d’une carte son performante, et d’autre part en raison des contraintes d’espaces mémoires. Premier portable mp3 : le RIO avec 10Mo de mémoire.

1994

Les Rolling Stones sont le premier groupe à diffuser leur musique en live sur internet, en utilisant Real.

1995

création de REALNETWORK, la première start-up dont l’objet consistait (et consiste toujours) à fournir une suite d’outils de compression/décompression permettant l’écoute de musique via internet. REAL a par la suite (en 2001) lancé RHAPSODY, un service de musique en ligne.

1997

Lancement du site mp3.com qui deviendra immédiatement la bête noire de l’industrie musicale.

1999

juin : ouverture de NAPSTER… Qui fermera ses portes sous sa forme initiale (du pear-to-pear pur et dur) en juillet 2001… croulant sous les plaintes de la RIAA (l’équivalent de notre SNEP) et  suite à une injonction du Ninth Circuit Court (l’équivalent de notre Tribunal des Référés) de Washington.

septembre : les licences 3G sont attribués à FranceTelecom Mobile (ORANGE) et à SFR. Dans toute l’Europe, les attributions rapportent plus de 71 milliards d’Euros !

killingmusicindustry

2000

mars : MUSIWAVE (initialement Musiwap) est fondée.

juillet : SIRIUS est le premier satellite musical jamais lancé. Il diffuse sur le territoire US de la musique en qualité CD, son premier client est HERTZ

septembre :  KAAZa se lance.

2001

mai : VIVENDI rachète Mp3.com pour 372 millions de dollars

octobre : APPLE lance son premier IPOD, initialement de 5Go, en février, est lancé un 10Go. ITUNES, sans e-Commerce, avait été lancé quelques mois auparavant.

2002

NAPSTER dépose le bilan, ils seront finalement repris par Roxio.

2003

septembre : la RIAA poursuit 261 personnes pour violation des droits de distribution (usage en pear-to-pear). L’opinion jusqu’alors indifférent, prend rapidement fait et cause pour les personnes incriminées.

avril : ITUNES se lance en version e-commerce. Deux mois plus tard, un millions de titres sont vendus. en décembre 2003, 50 millions de titres auront été vendus.

août : lancement de LastFM.com

novembre : fusion de SONY et de BMG. MP3.com est revendu à Cnet.com

2004

mai : Itunes version e-commerce se lance en Europe.

Cette année là, les ringtones (sonneries de téléphone) rapportent plus de 3,5 milliards de dollars.

2005

décembre : lancement de Youtube.

2006

janvier : Fondation de Ilike

février : Musiwave est vendue à Openwave pour 141 millions de dollars

juillet :  Microsoft lance Zune. un concurrent de l’Iphone.

octobre : fondation de mxp4

décembre : Youtube racheté par Google pour 1,6 milliard de dollars… glups.

2007

janvier : lancement de l’Iphone

avril : APPLE annonce avoir vendu 100 millions d’Ipod

août TERRA FIRMA rachète EMI…

octobre : Amazon lance son offre de musique en ligne.  Radiohead lance son album “In Rainbows” en “pay-as-you-like” (payez ce que vous voulez).

novembre : fondation de SAWND.

2008
(janvier) Apple annonce qu’elle va progressivement retirer les DRM de sa plateforme Itunes.

2009

juin : la mort de Michael Jackson provoque un afflux de requêtes si important qu’Internet ralenti dans de nombreuses régions du monde, particulièrement au Japon et en Allemagne.

octobre : La RIAA -et en France, le SNEP fait le même constat- annonce que le marché de la musique enregistrée a diminué d’environ 2/3 depuis 2000.

décembre Apple rachète Lala.com

et l’histoire continue …

jackson

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http://owni.fr/2010/01/05/chronologie-musique-et-internet/feed/ 4
2009 : La tendance musique & internet au travers de 5 procès http://owni.fr/2009/12/30/2009-la-tendance-musique-internet-au-travers-de-5-proces/ http://owni.fr/2009/12/30/2009-la-tendance-musique-internet-au-travers-de-5-proces/#comments Wed, 30 Dec 2009 13:53:45 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=6516 Le magazine Wired vient de publier un bon article sur 5 procès “musique & Internet s’étant tenus cette année 2009, suffisamment emblématiques pour donner le ton concernant l’évolution de l’activité de la musique sur Internet. Il nous a semblé intéressant, non pas de traduire l’article (beaucoup d’entre vous peuvent le lire directement sur le site), mais de l’analyser sous l’angle de ce que nous connaissons ici, en France. Ce papier est un peu technique et il n’est pas forcément exempt d’erreurs. Il n’en reste pas moins intéressant de chercher à comprendre dans quel sens le balancier semble s’orienter pour les années à venir. Ces procès sont donc :


UMG Recordings v. Veoh Networks

Veoh est une sorte d’hébergeur, à l’instar de dailyMotion. Ils se sont fait attaquer par Universal pour avoir laissé les internautes uploader des contenus appartenant à Universal.
Veoh a finalement gagné… En arguant du fait qu’ils respectent les conditions du Millenium Act, une loi qui stipule que les hébergeurs ne peuvent être poursuivis s’il retirent les contenus incriminés dès qu’ils en sont notifiés par l’ayant-droit.

L’analyse: Pas de grande différence ici avec ce que nous connaissons en Europe. Le législateur a en effet retenu le même principe.  Tant qu’elles ont un rôle d’hébergeur et qu’elles retirent les contenus illégaux, les plateformes d’hébergement ne peuvent être poursuivies.
Toutefois -c’est ce que ne semble pas encore avoir compris un ancien ministre avec lequel votre serviteur a eu un échange assez sec : en voulant contraindre google à restreindre préalablement ses résultats de recherche (sous prétexte qu’ils conduisent vers des sites pirates), il remet en cause l’ensemble de l’écosystème de l’Internet. L’indexation automatique ne serait plus possible et une très grande partie de l’internet, tel que nous le connaissons, ne pourrait plus fonctionner efficacement.
Les dispositions du Millenium Act ont été transposées en droit dans l’ensemble des pays occidentaux, permettant aux acteurs d’intégrer un cadre clair et efficace. Cependant, il est notoire que groupes de pressions et parlementaires militent pour pour une remise en cause de ces types de lois.

Capitol Records v. Thomas-Rasset; Sony BMG Music Entertainment v. Tenenbaum

Ammie Thomas-Rasset et Joel Tenenbaum ont été condamné à 1,7 millions et 750,000 dollars en vertu des lois de leur Etats respectifs pour violation de copyright (téléchargement des contenus en pear-t- pear).

L’analyse: Aux Etats-Unis, les pirates sont jugés suivant les lois de leurs Etats de résidence, qui sont généralement anciennes, s’appliquant à la violation du Copyright en général. Dans certains cas, les sanctions peuvent donc être particulièrement élevées. En promulguant Hadopi et des législations proches dans plusieurs pays européens, il semble que l’on se dirige vers une amende forfaitaire ou vers des rétorsions gradués. La différence avec les Etats-Unis est donc ici importante, mais pourrait cependant n’être que temporaire. Le législateur américain regarde avec intérêt ce qui se passe sur le vieux continent avec l’idée de créer une loi Fédérale. De surcroît, sur la base des cas Thomas-Rasset et Joel Tenenbaum les amendes disproportionnées pourraient être considérés comme allant à l’encontre de la Constitution, aux Etats-Unis même.

L’État Suédois poursuit pénalement les promoteur de The Pirate Bay, tandis que les majors attaquent simultanément la société en dommage et intérêt… La note est salée… Mais le service ne s’arrête pas pour autant. Fort d’un soutien populaire et d’un succès non démenti, The Pirate Bay (dont un membre du parti éponyme vient d’être élu au Parlement Européen) a délocalisé ses serveurs pour continuer à fonctionner.

L’analyse : cette affaire Pirate-Bay marque t’elle le retour des grands procès pour non-respect du droit d’auteur? On peut en douter ; cependant elle soulève bien des interrogations sur le fonctionnement d’Hadopi. Peut-on interdire l’accès à quelque chose qui n’a pas formellement été condamnée? Dont l’identité juridique n’est pas clairement établie?
Il reste néanmoins difficile d’en tirer une tendance claire à ce stade. Le mouvement pour la suppression des poursuites à l’encontre des utilisateurs de contenu illégalement acquis se structure politiquement. Il nous semble qu’une dizaine d’années pourraient être nécessaires pour y voir plus clair.


Bridgeport Music v. UMG Recordings

Le sampling et la reprise sans autorisations permettent à un petit nombre d’avocats spécialisés de très bien vivre, sans pour autant qu’un cas général ou une jurisprudence parvienne à se dégager. La condamnation de Universal et du groupe Public Announcement, sans être forcément structurante semblerait toutefois rappeler que le Sampling ne saurait être effectué avoir préalablement obtenu l’autorisation de l’auteur / composititeur.

L’analyse: Sur Internet, après la piraterie de titres, le Sampling et Mashup pourraient être le prochain casse-tête des ayants droits. Les outils de remix et de production sont désormais à la portée du grand public et le nombre de titres “mashupés” explose désormais.

La conclusion : Pour l’industrie, une opportunité significative se présente de reprendre l’initiative. En organisant et fédérant le remix, c’est toute l’industrie de la création musicale qui pourrait entrer dans une nouvelle ère. Il y a cependant fort à craindre qu’il s’agisse là d’un voeu pieux… à en juger par la totale incompréhension de ce phénomène par la plupart des patrons de majors.

Arista vs Usenet

Usenet.com a été condamné au Etats-Unis pour avoir “facilité” la violation du droit d’auteur (et du Millenium Act). Ce qui marque un tournant assez notoire avec les précédentes décisions de justice. En effet, les fournisseurs de technologies -y compris pear-to-pear, n’étaient généralement pas condamnés, dès lors qu’ils n’encourageaient pas le piratage de contenus. La cour a ici retenu les nombreux indices qui démontraient que Usenet assistait ses clients dans leurs entreprises de piratage pour finalement les condamner.


Il est difficile de tirer une tendance nette de ces procès (et d’autres) récents. L’évolution semble plutôt se faire par type d’acteur :

La justice et le Législateur:  il apparaît assez nettement que la volonté des pouvoirs publiques consiste à être désormais sensiblement plus pro-actifs qu’ils ne l’étaient au début de cette décénie lorsque, il est vrai, ils ne semblaient pas parvenir à comprendre grand chose aux enjeux en question (aux Etats Unis comme ailleurs). Le législateur cherche désormais à sauver l’industrie de la musique, non plus en s’en prenant à l’internaute, mais aux fournisseurs d’accès (ISP), comme c’est par exemple la recommandation de la Sacem dans le cadre de la Commission “Création et Internet”. Rappelons à ce titre que jusqu’à 45% du trafic des ISP grands-public a été composé de contenus pear-to-pear.

Les internautes:  il est manifeste qu’une volonté populaire forte émerge pour une redéfinition du droit d’auteur, parfois sous la forme d’une expression très structurée, à l’instar de celle du Parti Pirate, désormais représenté à Bruxelles.

Les maisons de disque: ont enfin compris que leurs comportements agressifs d’il y a quelques années les ont généralement desservies. Leur nouvelle stratégie consiste donc à mettre en avant…

les artistes: ceux-ci prennent l’initiative en innovant, et nombreux ceux qui ne peuvent que s’en féliciter, qu’ils soient des stars mondiales ou des groupes naissants.

Il semble donc que le problème du droit d’auteur soit à un tournant, concernant la musique et plus généralement. Au delà des positions extrèmes, (Jacques Attali vs Univeral…), une bonne synthèse -peut-être optimiste- consisterait à envisager un monde ou les contenus seraient plus accessibles, à moindre prix, dans de meilleures conditions, tandis que les offres illégales pourraient être moins nombreuses et plus réprimées.

Ps: En 2001, l’auteur de ces lignes avait résumé plus largement les enjeux de la propriété intellectuelle et artistique dans le post qui précède.

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http://owni.fr/2009/12/30/2009-la-tendance-musique-internet-au-travers-de-5-proces/feed/ 2
Pourquoi la chute du marche de la musique va désormais s’accélérer … http://owni.fr/2009/11/16/pourquoi-la-chute-du-marche-de-la-musique-va-desormais-saccelerer/ http://owni.fr/2009/11/16/pourquoi-la-chute-du-marche-de-la-musique-va-desormais-saccelerer/#comments Mon, 16 Nov 2009 15:31:08 +0000 Babgi (sawndblog) http://owni.fr/?p=5496 Partie 1

J’ai récemment eu une intéressante discussion avec un groupe d’amis travaillant dans l’industrie de la musique -responsable de start-up, ancien manager de label, ancien responsable de la Sacem, etc.- et il m’a semblé intéressant d’en rapporter le propos en le pimentant de mon avis personnel.

D’une façon générale, le consensus est que les choses vont continuer à évoluer à peu près comme elles l’ont fait durant les huit années passées : une baisse du marché de l’ordre de 10 à 12% en valeur par an et une augmentation du digital trop faible pour compenser quoi que ce soit. Chacun y va de son bon mot pour expliquer que les gens sont prêts à consommer des CDs , si la musique est bonne …
Voici donc dix prédictions et hypothèses… On verra d’ici peu et ce post grave dans le marbre une référence de ma capacité divinatoire, ou à avoir l’air ridicule … mais ça ne tue pas comme chacun sait.

1) la chute du marché physique va s’accélérer. En lisant une hypothèse de l’Idate, j’ai été surpris de constater que l’accélération de la chute n’intervenait qu’en 2012. Or, ces études ne prennent pas assez en compte l’accélération du renouvellement des équipements audio. Une chaine hifi se conservait 6/8 an, il y a dix ans, c’est plutôt 3/4 ans à présent. De surcroît, il s’est vendu 640 millions de téléphone avec un player MP3 en 2008 !! Dites simplement à votre petit neveu de 8 ans que vous allez lui offrir plein de CD de musique pour noël et vous allez voir sa tête !

2) Itunes a mangé son pain blanc. J’ai été un très gros utilisateur de Itunes sur lequel j’ai créé des centaines de playlists. Depuis quelques temps, je l’utilise beaucoup moins, n’y trouvant ni smart radio, ni moteur de similarité intelligent, ni encore le fun que je peux trouver sur LastFM en lisant les Bios et commentaires sur ce que j’écoute.
Plusieurs personnes m’ont raporté que Steve Jobs (le patron d’apple pour ceux à qui ça aurait échappé) a interdit à ses équipes de travailler sur un concurrent de Spotify, convaincu que l’avantage concurrentiel de Itunes est trop important pour que cela vaille le coup. Impossible évidemment de savoir si c’est vrai, mais si c’est le cas, c’est une erreur majeure à mon sens.

3) On va enfin parler de musique mobile. Blutooth 2, un vrai réseau 3G. J’ai souvent dit que même en ayant largement participé à l’émergence du marché de la musique mobile, Musiwave restait un échec car elle n’a jamais réussi à capter plus de 2% de part de marché. L’absence totale d’ergonomie, des catalogues réduits, peu de mobiles compatibles, un réseau pas encore au point et une vraie difficulté à exporter le son vers un ampli ont été quelques uns des facteurs bloquants. Or, avec l’arrivée de players réellement ergonomiques avec des catalogues très complets devrait changer la donne. On ressort totalement épaté d’une démo du player de Spotify, et on me dit que celui de Deezer sera encore mieux.
Cette prédiction un peu prétentieuse que je faisais il y a donc quelques années “le mobile va devenir la télécommande de votre chaine hifi et votre principal point d’accès à la musique” est peut être en passe de devenir tout à fait exacte. L’intégration de Blutooth2 (qui permet de transmettre de la Hifi en Stéréo sur l’autoradio de sa voiture ou la chaine de son salon), et la capacité de la 3G améliorée (HSDPA) sont des verrous désormais enfoncés.

4) le MP3 va réellement commencer à disparaitre dès 2010. Je le dis je le répète, le MP3 en fichier a imposé une expérience trop complexe. Acheter un titre online n’est pas naturel pour beaucoup d’entre nous. S’abonner à Spotify ou Deezer l’est beaucoup plus. De surcroît, la manipulation de milliers de titres se révèle rapidement une tache ardue. L’expérience utilisateur, dix ans après l’arrivée du MP3 est sur le point de changer radicalement, à nouveau.

5) Le P2P va peu à peu s’effacer. Déjà les statistiques sont formelles : le P2P n’est plus en croissance. Si vous avez déjà passé des heures pour essayer de récupérer un titre de musique qui s’avère être coupé au bout de 1,30 minutes, vous savez pourquoi l’expérience est quand même assez limitée. Et toutes les raisons du (4) vont aussi dans ce sens. Dans 4 ans, on n’en parlera plus !

7) Il y aura plusieurs plateforme gagnantes. Tout le monde oppose Deezer contre Spotify et Itunes, google, et d’autres nous ont dressé à croire qu’il ne peut y avoir qu’un leader par marché. Mais dans la musique les paramètres pour être bons sont beaucoup plus nombreux. Ainsi LastFM est le meilleur en similarité, mais le plus mauvais en user-expérience. Deezer est le catalogue le plus pronfond, mais l’ergonomie est moins bonne que Spotify (so far). De surcroit c’est l’intérêt des majors et labels.

8 ) L’échange de playlist va largement se populariser. Si vous avez des ado, vous pouvez directement passer au (9)… Sinon, tapez “spotify playlist” dans google, ça vous éclairera.

9) De nouvelles expériences musicales vont émerger (suivez mon regard). Au 18ème siècle lorsqu’on écoutait de la musique, c’était à l’opéra et ça durant 3 heures. En 1965, c’était surtout dans sa chambre et ça durait entre 3,30 et 45 min (les faces planantes de Pink Floyd). Or, aujourd’hui, le contexte d’écoute n’a jamais évolué autant (en travaillant sur son ordi, en marchant dans la rue…) mais le format n’a pas bougé. C’est aussi pour ces raisons que je crois sans limites au mxp4.

10) le marché de la musique va recommencer à croitre en Europe dès 2011.
Cette affirmation amène tout d’abord une vraie question : pourquoi le marché a dévissé aussi fortement? Pourquoi on n’a pas pu enrayer cette chute? Tout simplement parce que c’était beaucoup plus simple d’utiliser un MP3, pour la rapidité de mise en œuvre (vous vous rappeler du petit tiroir CD de votre chaine hifi et des boites de CD qu’on ne retrouve jamais?), sa capacité d’échange, et aussi la gratuité, mais pas uniquement.
Or on commence à voir des services qui rentrent en concurrence avec la gratuité, car ils amènent une valeur ajoutée suffisament forte pour que le consommateur ait à nouveau envie de payer.
Évidemment, ça n’est pas encore tout à fait évident, mais je parie que ça va le devenir. Ce qui est déjà évident c’est que si Hadopi fonctionne un tant soit peu, ça va largement aider à ouvrir les porte-monnaies. Cette affirmation concerne donc l’Europe, car de nombreux pays vont passer des lois Hadopi-like.

Merci de ne pas trop vous moquer de moi lorsque vous me croiserez dans la rue dans deux ans.

» Retrouvez cet article et la conversation qui s’en est suivie sur Sawnd Blog

Partie 2

pirate

A l’issue du papier “Pourquoi la chute du marche de la musique va désormais s’accélérer”…, nombreux ont été ceux qui se sont exprimés, parfois avec une certaine virulence, directement sur le blog, un peu sur facebook, mais surtout en envoyant directement leurs commentaires dans la boite mail de l’auteur, pour ceux qui la connaissaient.
Certains arguments faisaient beaucoup de sens, tandis que d’autres étaient clairement tendancieux, voire de mauvaise foi. Il nous a donc semblé intéressant de résumer les points de désaccord les plus marqués, pour continuer le débat et tenter de parvenir à un consensus plus élaboré. C’est l’idée des 11 points qui suivent. 10 reprennent ceux de du post, et un onzième fait la synthèse.

1) Concernant “la chute du marché physique va s’accélérer”. C’est sans surprise le seul sur lequel vous avez été tous unanimes. La plupart d’entre vous font d’ailleurs observer que cela fait déja des années qu’ils n’ont pas acheté un CD. Petite surprise cependant, le retour du Vinyl, qui a cru de…. 310% entre 2001 et 2008 en Angleterre… Il est vrai qu’à 340M de £ en 2008, cela reste un petit marché.

2) Concernant “Itunes a mangé son pain blanc”. Il s’agit clairement un point controversé. Mais ce qui semble surprenant, c’est la conviction de beaucoup d’internautes que la position dominante d’Itunes est bien assurée. Il nous semble étonnant de ne pas prendre en compte que ce qui a été fait en cinq ans ne pourrait être défait dans le même temps, voir moins. La notion de possession de la musique (les fichiers sont sur mon disque dur, donc ils sont à moi) semble également être un argument de faible poids. D’ici peu, on oubliera même qu’on stockait la musique en local. Certes, il ne faut pas être prisonnier d’une offre de streaming et il sera impératif que l’on puisse exporter ses playlists (en xml par exemple), mais c’est une idée qui fait son chemin, de ce que j’en sais.
La pseudo dépendance des terminaux avec ITunes ne me semble pas un argument. Ce fut vrai un court moment avec les Ipods -et la DRM Fairplay-. Deezer et Spotify s’affranchissent brillamment de cette contrainte.
Il est également surprenant de constater que beaucoup contestent les prix élevés des CD (physiques), mais que le prix élevé des titres sur Itunes (qui pourtant n’a que peu de coûts logistiques…) semble acceptable…

3) Concernant “On va enfin parler de musique mobile”. C’est un argument qui est contesté sur le plan technique. Les réseaux ne supporteraient pas un usage massif. Or, pour avoir pas mal travaillé sur le sujet, il est très difficile d’affirmer cela. A priori, les réseaux sont à même de supporter un niveau de débit sensiblement supérieur à l’usage que nous en faisons actuellement. Il ne faut pas oublier que l’infrastructure UMTS a au départ été conçue avec l’idée qu’une part non négligeable des abonnés feraient des video-calls ; usage qui ne s’est finalement pas concrétisé. La musique nécessitant environ 8 fois moins de bande-passante qu’un video-call, cela ne semble donc pas être une difficulté incontournable. Sans compter du fait que le HSDPA (la 3,5G) est en déploiement rapide (avec 2Mb en descendant !), que les réseaux micro-cellulaires devraient permettre d’augmenter encore la capacité. Il est ainsi difficile de douter du fait que l’expérience de musique mobile va exploser à court terme, y compris dans les pays émergents.

4) Concernant “le MP3 va réellement commencer à disparaitre dès 2010″. C’est une vraie satisfaction d’observer que personne ne conteste vraiment ceci. Des journalistes américains et Brésilien ont d’ailleurs repris cette note. Il est heureux que cette disparition intervienne, permettant ainsi de faire émerger de nouveaux standards, sensiblement plus performants en ce qui concerne l’expérience artistique.
En revanche, nombreux sont ceux qui doutent que le streaming puisse devenir dominant. Cette notion (un peu grégaire, il faut l’avouer non?) de ‘possession’ des fichiers MP3 semble tenir fortement à coeur de certains ! Les auteurs de ce papier prennent les paris à cinq contre un. Reste à trouver un arbitre fiable.

5) Concernant “le P2P va peu à peu s’effacer”. C’est de loin le point qui a été le plus contesté. Il semblerait que parmi nos lecteurs, beaucoup soient des adeptes de cette technologie. Il est pourtant difficile de contester son déclin, constaté par de nombreuses études. Les ISP eux même confirment que le trafic issue du P2P est en nette baisse. Quand à son efficacité, les doutes exprimés lors de notre post initial peuvent être renouvelés : sur Limewire, en tapant “Dance” et “Prince”, entre l’instant d’envoi de la requête et le début de l’écoute d’un titre, il nous a fallu six minutes (avec un abonnement ADSL 30Mb) avant de commencer à écouter un titre improprement encodé (128kb en MP3). Ça marche certes, mais ça n’est en rien comparable à une plateforme de streaming qui offre une qualité de 256Kb ou plus, et une écoute instantanée.

7) Concernant “Il y aura plusieurs plateforme gagnantes”. Encore une fois, il est étonnant de voir à quel point le joug de Itunes semble être perçu comme une fatalité, pour le siècle à venir. Peu d’entre vous imaginent que les lignes de front puissent être enfoncées et qu’un ou plusieurs autres challengers prennent cette (ces) place enviée. Pourtant, une erreur de stratégie aussi simple que celle qui consiste à ne pas passer au “all you can eat” et au streaming pourrait bien leur être fatal. Mais encore une fois, ne présupposons pas que le vers soit nécessairement dans le fruit… Il est clair qu’historiquement, Apple a fait preuve d’une capacité de réaction remarquable.

8 ) Concernant “L’échange de playlist va largement se populariser”. Il importe de préciser que les playlists s’échangent pour l’instant dans une logique fermée. Votre serviteur a récemment suggéré au management de Spotify et de Deezer d’adopter le xml comme standard d’échange de playlists, ce qui est déja le cas de Itunes.

9) Concernant “De nouvelles expériences musicales vont émerger”. Évidemment, le moins que l’on puisse dire c’est que tout le monde ne suit pas notre conviction que le mxp4 puisse devenir un format de prédilection. Pourtant de nouveaux développements devraient être révélés en 2010, qui devraient pousser les septiques à revoir leur jugement.

10) Concernant “le marché de la musique va recommencer à croitre en Europe dès 2011″.

C’est pour le moins un point contesté ! Beaucoup d’internautes entendent ici “les majors vont à nouveau vivre grassement sur le dos des internautes et des artistes”. Le fait est que toute la croissance du marché devrait être tirée par une nouvelle catégorie d’acteurs, petits labels, start-up internet… Les majors n’ayant -à notre sens- de toute façon plus de structures adaptées à ce nouveau monde.
La question du prix est évidemment très présente dans vos réactions. Or, un calcul assez simple, montrant que si la moitié des foyers français payaient seulement 4,5 euros par mois pour une offre de musique exhaustive, le marché français serait à nouveau en nette croissance. C’est d’ailleurs le point que nous avions défendu auprès de la commission Internet et Création : plus qu’une logique répressive, la mise en avant d’offres compétitives, et économiquement accessibles.

Et 11) En synthèse… Le point le plus notable nous semble être ce sentiment très fort, qu’un nombre assez significatif d’entre vous expriment, concernant la gratuité de la musique. 200 ans après la déclaration des droits de l’homme, il semble que l’accès libre et gratuit à la musique, voire plus largement à tous contenus, soit à présent également considéré comme un droit fondamental.
La notion de licence globale est revenue (par email) à deux reprises ; il semble important de rappeler qu’elle pose des problèmes de Droit assez structurel. La France et l’Europe sont signataires de nombreux accords (GATT, OMC…) sur le respect de la propriété intellectuelle (1), qui -à priori- rendent particulièrement difficile la mise en œuvre de cette idée.
A ce titre, Hadopi en prend pour son grade. Il est vrai que les obstacles semblent nombreux avant que cette loi puisse être mise en œuvre efficacement, si elle l’est. Il n’en reste pas moins vrai qu’il est hypocrite de soutenir que la loi est inique car opérée par des serveurs. Les radars automatiques n’ont aucune modération humaine et malgré tout le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’État et la Cour de Justice Européenne ne les ont pas remis en cause.

Romualdo, avec la participation de Babgi.

(1) sur ce sujet et plus globalement un article écrit dans le Figaro, et reproduit par invention.ch, résumant plus largement les enjeux de la propriété intellectuelle et artistique.

NB : vos avis sont bienvenus, la courtoisie et la retenue les rendent encore plus pertinents.

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